Non mais en fait tout va bien : les utilisateurs étaient consentants.
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Zuckerberg en 2014 © Maurizio Pesce via Flickr
Une enquête du New York Times publiée le 18 décembre vient encore de braquer les projecteurs sur certaines pratiques actuelles et passées de Facebook concernant la protection de la vie privée de ses utilisateurs. Ses conclusions résultent de l’épluchage en bonne et due forme d’un document confidentiel de 270 pages et d’une série d’interviews menées auprès d’une cinquantaine d’anciens employés de Facebook.
Grief principal de l’accusation : une série de partenariats plus ou moins clairs passés entre Facebook et d’autres géants de la tech pour leur permettre d’accéder à des données personnelles.
Quelques exemples concrets :
Le rapport montre que Facebook a permis à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, de voir, virtuellement, les noms des amis Facebook de ses utilisateurs et ce sans leur consentement. Netflix et Spotify ont eu la possibilité de lire les messages privés des utilisateurs Facebook.
[…]
Le réseau social [Facebook] a permis à Amazon d’obtenir les noms d’utilisateur et les informations de contact via leurs amis. Il a permis à Yahoo de voir les ‘streams‘ des posts des amis jusqu’à l’été dernier, et ce malgré les déclarations publiques qui indiquaient que cette pratique était révolue depuis des années.
[…]
En 2017, Sony, Microsoft, Amazon et d’autres pouvaient obtenir les adresses e-mail des utilisateurs via leurs amis.
[…]
Facebook a permis [“empowered“] à Apple de cacher à ses utilisateurs des indicateurs requérant la transmission de données personnelles.
Etc, etc.
Dans de nombreux cas, Facebook avait un intérêt stratégique à partager ce genre de données. Exemple le plus frappant : la fameuse fonctionnalité “Vous connaissez peut-être”, touchant sa cible souvent de manière étonnamment juste, et capable, au meilleur de sa forme, de déterrer des secrets familiaux.
Les entreprises partenaires interrogées par le Times indiquent systématiquement avoir soit fait un “usage approprié” des données récoltées, soit ne pas avoir été au courant des mines d’or auxquelles elles avaient accès. Mais aucune réponse précise sur le sort exact réservé à ces données n’a été fournie.
Facebook a rapidement réagi dans un communiqué. L’entreprise ne nie pas le partage de données à grande échelle en mode VIP, mais souligne que le consentement des utilisateurs était à chaque fois nécessaire et qu’aucune de ces tractations n’a jamais contrevenu à l’accord signé en 2012 avec la Federal Trade Commission (FTC) chargée, aux États-Unis, d’appliquer le droit à la consommation et de contrôler les pratiques commerciales.
Emboîtant les analyses du Times, Facebook confirme que la plupart des collaborations avec ses “integration partners” (des éditeurs qui offraient à leurs utilisateurs des accès à des fonctionnalités Facebook) et ses partenaires plus classiques sont révolues. Et les équipes techniques s’activent à terminer le ménage.