Pas de rémunération, ni de statut officiel, ni de modification de la Constitution : la “charte de la transparence” revoit à la baisse les ambitions de l’Élysée pour la Première dame.
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On avance d’un pas, on se prend une pétition de 285 000 signatures en pleine face, et on recule : classique. En soumettant l’idée de mettre en place un statut officiel pour la Première dame, l’Élysée a provoqué l’ire d’une bonne flopée d’internautes. “Je ne vote pas pour l’épouse d’un président”, peut-on ainsi lire en réaction à la pétition de l’artiste peintre et “citoyen engagé” Thierry Paul Valette. Devant la grogne, les services du palais présidentiel ont finalement annoncé l’abandon du projet. Enfin… en partie.
L’entourage du président a ainsi décidé de remplacer le nouveau statut de la Première dame par une simple “charte de la transparence”, destinée à entourer les missions et prérogatives de Brigitte Macron, ainsi que les moyens mis à sa disposition. “Elle reçoit plus de 200 lettres par jour”, assure le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, et il faut donc assez logiquement lui assurer un minimum de staff pour gérer tout ça.
Toujours financée à l’œil par le budget de la présidence – et non plus par un budget autonome, comme cela avait un temps été évoqué –, l’équipe de Brigitte Macron se compose d’un directeur, d’un attaché de presse, de deux secrétaires (qui s’occupent, on l’imagine, du courrier) et de quelques gardes du corps.
#BrigitteMacron joue un rôle, a des responsabilités. Nous voulons de la transparence et encadrer les moyens dont elle dispose.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 7 août 2017
La “charte de la transparence” prévoit donc, d’après les mots de l’Élysée, d’en finir avec “l’hypocrisie” et de fixer une bonne fois pour toutes les moyens mis à la disposition de la compagne (ou compagnon) du président (ou de la présidente). On devrait donc savoir d’ici peu le montant exact de la somme allouée à la Première dame, car jusqu’ici le flou régnait : Carla Bruni avait 600 000 euros par an pour faire tourner ses équipes et assurer ses frais, quand Valérie Trierweiler en avait 400 000…
Aucune rémunération ne sera en revanche perçue par la Première dame, son poste n’étant pas considéré comme une fonction publique. Aucune modification de la Constitution n’est non plus prévue. Mais inutile de se cacher derrière son petit doigt : entre les réceptions, les parrainages, les engagements associatifs et autres voyages, Brigitte Macron a bien un rôle public. Comme le précise BFM TV, elle a ainsi effectué environ un déplacement par semaine depuis fin mai. Mais ici encore, les contours exacts de ses missions étaient flous. La nouvelle charte prévoit donc d’en fixer les grands axes.
Traditionnellement, les Premières dames défendent au cours du quinquennat de leur époux ou compagnon une cause qui leur est chère. Pour Brigitte Macron, cet engagement fort devrait s’axer sur “l’intégration des différences”.