Scientifiquement, que se passerait-il si les bombes nucléaires des grandes puissances explosaient toutes en même temps ? Spoiler : c’est pas top.
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“La Troisième Guerre mondiale sera nucléaire, c’est moi qui vous le dis !” On a tous entendu ça un jour ou l’autre sortir de la bouche d’un prof d’histoire un peu illuminé ou d’un oncle en fin de réveillon, pour ensuite se poser la question aussi naïve que légitime : “Ça serait quand même un sacré bordel, nan ?” Instinctivement, on se dit alors que l’humanité n’en aurait plus pour très longtemps. Bingo.
Pour répondre un peu plus précisément à cette question existentielle, les équipes du bien nommé site de vulgarisation I Fucking Love Science ont sorti leurs calculettes et calculé l’ampleur d’une explosion nucléaire globale. Afin de simplifier l’inquiétant raisonnement, ils ont décidé de ne prendre en compte que les arsenaux nucléaires américains et russes, qui représentent près de 95 % du total mondial. Soit 13 800 bombes (7 000 côté US et 6 000 côté russe), quand même.
Ils partent aussi du principe que ces bombes sont toutes du même type que la B83, ce sympathique gadget 49 fois plus puissant que la bombe qui a rasé Hiroshima en août 1945 et qui suffirait à rayer Paris de la carte (vous pouvez tester tout ça sur la géniale Nukemap).
Parlons peu, parlons bien
Si on répartit équitablement toutes ces bombes sur la surface de la Terre et qu’on les fait toutes exploser en même temps, l’enveloppe terrestre se réduit instantanément de 94 kilomètres cubes. Côté infrastructures, 232 000 kilomètres carrés de constructions seraient réduits en cendres, soit l’équivalent de 295 villes de la taille de New York. Côté humain, toutes les personnes se situant sur une aire cumulée de 5,8 millions de kilomètres carrés souffriraient au mieux de brûlures au troisième degré. Pour donner une fourchette, ce sont donc plusieurs centaines de millions de personnes, voire plusieurs milliards, qui mourraient dans l’heure.
La suite ? Le nuage radioactif et les mégatonnes de poussière produits par ces explosions formeraient un énorme nuage qui, en atteignant l’atmosphère, empêcherait la plupart des rayons du soleil de passer. C’est ce qu’on appelle un hiver nucléaire : nuit complète, mort des plantes (sauf les plus robustes), froid, extinction animale et humaine. Pour les rares survivants, ils devront composer avec les pluies et l’air radioactif.
Du coup si Trump pouvait arrêter de répondre “je n’exclus rien”, quand on lui demande s’il est prêt à utiliser l’arme nucléaire contre le Moyen-Orient et l’Europe, l’humanité (et les plantes pas robustes) lui en serait infiniment reconnaissante.