À l’Essec, Jean-Luc Mélenchon ovationné par “les suppôts du capitalisme”

À l’Essec, Jean-Luc Mélenchon ovationné par “les suppôts du capitalisme”

Mercredi 22 mars, le candidat de la France insoumise est venu présenter son dernier livre, De la vertu, devant les étudiants de la prestigieuse école de commerce.

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Quand on pense aux jeunes et à Jean-Luc Mélenchon, on imagine plutôt des manifestants contre la loi Travail que des étudiants en école de commerce. Et pourtant, le candidat de la France insoumise, a été ovationné hier soir à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales(Essec), dont le campus se situe à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).

Quatre jour après le succès de sa marche parisienne pour la VIe République entre les places de la Bastille et de la République, le tribun de la gauche radicale fait son entrée dans un amphithéâtre bondé, où plus de 1 200 étudiants se sont levés pour l’applaudir. Venu présenter son dernier livre, De la vertu (éd. de l’Observatoire), aux jeunes pupilles de la prestigieuse école de commerce, Jean-Luc Mélenchon ne s’attendait pas à un tel accueil de la part d’une frange de la jeunesse que l’on imaginerait volontiers voter Macron.

“Je suis venu à l’Essec par autodérision et par humour”, commence-t-il. Le ton est donné. Mais aussi “car je pense que nous pouvons partager un diagnostic commun”, poursuit le candidat de la France insoumise, qui n’a pas peur de s’aventurer sur les terres de ses concurrents. Ici, très peu ont prévu de voter pour lui, Jean-Luc Mélenchon le sait. “Vous m’intéressez parce que, précisément, le plus grand nombre d’entre vous n’est pas de mon avis politique”, affirme-t-il, qualifiant les personnes de l’auditoire de “suppôts du capitalisme”. En somme, Mélenchon a fait du Mélenchon :

“Ce sera sans doute la seule fois de leur vie où ils verront un tribun de gauche, où ils verront que nous ne mangeons pas d’enfants et que nous n’avons pas de couteau entre les dents.”

“Venir à l’Essec, pour moi, c’est un défi”

“Venir à l’Essec, pour moi, c’est un défi”, a-t-il souligné, assumant son discours d’homme de gauche devant ceux à qui on apprend les fondamentaux du libéralisme. Il en aussi profité pour rappeler son programme, dénonçant tour à tour “l’Europe de madame Merkel” et “la monarchie présidentielle” qu’est, selon lui, la Ve République. Et puis, en pleine affaire Fillon, il s’est adonné à un cours de philosophie politique, lui qui est titulaire d’une licence de philo et ancien prof de français.

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Il a donné une définition de la vertu, notion au cœur de son livre, comme étant “une exigence qui s’impose quelle que soit la morale dont on se réclame”, ajoutant qu’elle est “un principe d’action gouvernant la vie en société”,  à la fois “bon pour soi et bon pour tous”. 

Il n’a pas hésité à critiquer “le capitalisme financiarisé”, qui d’après lui “est intrinsèquement immoral et mauvais” et “prône l’accumulation sans limites des richesses et détruit la planète”. On ne sait pas si le message est passé mais au moins, le candidat de la France insoumise aura marqué les esprits.