En raison de la baisse du chômage, Pôle emploi songe à supprimer… 4 000 postes

En raison de la baisse du chômage, Pôle emploi songe à supprimer… 4 000 postes

#PasLeGorafi.

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C’est le serpent qui se mord la queue. Le 25 avril denier, Pôle emploi a publié les chiffres du chômage concernant le premier trimestre 2018. Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a baissé de 1 %, soit 33 000 personnes.

Ces progrès, relatifs toutefois, puisqu’une précarisation du travail a été observée avec l’augmentation de chômeurs de catégorie B et C, pourraient avoir pour conséquence la suppression de 4 000 postes d’agents Pôle emploi d’ici 2022. Alors qu’environ 5 600 000 personnes sont aujourd’hui inscrites sur les listes de demandeurs d’emploi.

Samedi 5 mai, Jean Bassères, directeur général du Pôle emploi en poste depuis 2011, était l’invité d’Alexandra Bensaïd sur France Inter. Ce dernier a expliqué (vers 14 min) : “Il est normal que si le chômage continue de baisser, on puisse en tirer les conséquences sur les effectifs de Pôle emploi”. “Il faut traiter cette question de la manière la plus équilibrée possible”, a-t-il poursuivi avant de détailler :

“Moi, je demande juste que les effectifs puissent être ajustés en fonction de la baisse constatée et pas d’une baisse prévisionnelle et que cette baisse corresponde bien à la charge à Pôle emploi, c’est-à-dire le nombre d’inscrits à Pôle emploi.

Il faut aussi que l’on tienne compte dans l’équilibre de l’ensemble de nouvelles missions, comme le renforcement des équipes sur le contrôle de la recherche d’emploi.”

Michel Breuvart, membre du syndicat SNU-FSU, a réagi à cette annonce au micro d’Europe 1, qualifiant cette possible suppression de postes d’“aberrant[e]”. Selon lui, “non seulement il ne faut pas diminuer [les effectifs], mais en plus, Pôle emploi doit embaucher”, évoquant des conseillers surchargés :

“Les conseillers ont des portefeuilles qui ont explosé, on a des conseillers qui ont des portefeuilles à 300, 400, voire quelques fois 800 demandeurs d’emplois, ce qui est très difficilement gérable.

Si on supprime 4 000 postes, on va une nouvelle fois faire exploser ces portefeuilles. C’est la qualité du travail qui va s’en ressentir.”