En revanche, 750 millions de personnes vivent toujours avec moins de 1,90 dollar par jour.
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L’extrême pauvreté a connu un recul rapide à l’échelle mondiale. Le nombre d’habitants vivant dans l’extrême pauvreté (au-dessous du seuil de 1,90 dollar par jour) est passé de 1,9 milliard en 1990 à environ 700 millions en 2015. #SansPauvreté #EndPoverty pic.twitter.com/Q3RSPUFs6O
L’extrême pauvreté, définie officiellement par le fait de vivre avec moins de 1,90 dollar par jour, touche désormais moins de 750 millions de personnes dans le monde, et ce malgré l’augmentation de la population mondiale. C’est ce qu’a révélé ce mardi 19 septembre la Banque mondiale, en résumant les grandes tendances d’un rapport dont la parution est prévue pour le 17 octobre prochain.
Une donnée est plus qu’encourageante : “Au cours des 25 dernières années, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont parvenues à sortir de l’extrême pauvreté, et le taux mondial de pauvreté n’a jamais été aussi bas qu’aujourd’hui.” Pour le président de la Banque, Jim Yong Kim, il s’agit “d’une des plus grandes réussites de notre temps”. Plus précisément, le rapport stipule :
“Selon les données de la Banque mondiale, le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé au niveau sans précédent de 10 % en 2015, contre 11 % en 2013.
Le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour a baissé de 68 millions pendant cette période et s’établissait à 736 millions en 2015.”
“Nous n’avons pas le droit d’échouer”
Mais il n’en reste pas moins que l’objectif de “mettre fin à la pauvreté en 2030” est “menacé”. En conséquence, le rapport encourage “l’accroissement [massif] des investissements en particulier dans le développement du capital humain, afin de favoriser la croissance inclusive indispensable pour aider ceux qui vivent encore dans le dénuement”. “Nous n’avons pas le droit d’échouer”, ajoute Jim Yong Kim.
Et pour cause : les inégalités d’antan persistent. D’après les estimations de la Banque mondiale, le taux d’extrême pauvreté dans le monde devrait être de 8,6 % en 2018. Les régions les moins touchées sont l’Asie de l’Est-Pacifique et l’Europe-Asie Centrale, avec un taux inférieur à 3 %.
L’extrême pauvreté a certes grandement reculé – puisqu’elle est passée de 1,9 milliard de personnes en 1990 à moins de 750 millions aujourd’hui – mais l’Afrique subsaharienne n’a pas bénéficié de ces efforts.
En effet, la Banque mondiale prédit qu’en 2050 l’Afrique subsaharienne concentrera près de 90 % des personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté. En outre, le rapport souligne que le Moyen-Orient a “régressé”, en raison des violents conflits en Syrie et au Yémen.
S’il fallait une raison supplémentaire de vouloir lutter contre l’extrême pauvreté, une équipe de chercheurs l’a fournie dans une étude publiée en 2015 dans la revue Nature. Elle révèle qu’au-delà des difficultés sanitaires évidentes causées par l’extrême pauvreté, les conséquences de cette dernière sur le développement du cerveau sont néfastes, notamment sur les capacités de langage et de lecture.