En marge d’un déplacement à Francfort mardi 10 octobre, le président de la République a affirmé sa volonté de reconnaître officiellement le drapeau européen, en réponse à la demande des députés de La France insoumise qui souhaitent le décrocher des murs de l’Assemblée nationale.
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On serait tenté de dire que le “drapeau brûle” entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Invité à échanger avec l’ex-eurodéputé Europe Écologie-Les Verts (EELV) Daniel Cohn-Bendit et le politologue Gilles Kepel à l’université Goethe de Francfort, le président de la République en a profité pour réaffirmer son attachement à l’Europe et ses emblèmes, rapporte Le Figaro.
“Au moment où certains en France sont en train d’avoir des débats où on se rétrécit et [on] voudrait enlever le drapeau européen… Je voulais vous dire que, lors du prochain Conseil européen, je ferai la déclaration solennelle qui fera que la France rejoindra [les] 16 autres États qui l’ont déjà fait : j’affirmerai officiellement que la France reconnaît le statut de L’Hymne européen et du drapeau européen.”
Au prochain Conseil européen, je ferai la déclaration solennelle que la France reconnaît le statut de l'hymne et du drapeau européens. pic.twitter.com/uoufd5iiRz
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 10 octobre 2017
Le président envisage donc de reconnaître officiellement le drapeau bleu décoré de douze étoiles lors de la prochaine réunion du Conseil de l’Europe fin octobre. Une promesse qui a tout l’air d’une riposte adressée à Jean-Luc Mélenchon et à La France insoumise. La semaine dernière le bureau de l’Assemblée nationale examinait un amendement déposé par les 17 députés de la France insoumise visant à retirer le drapeau européen de l’hémicycle et à n’y autoriser, outre l’étendard tricolore, que celui des Nations unies.
Un “coup d’État symbolique”
Pour ceux qui avaient encore un doute sur l’identité des véritables destinataires de ce message, le président n’a pas manqué d’étayer ses propos : cette initiative “ne permettra [plus] à certains de [vouloir] enlever le drapeau européen de l’hémicycle français ou de tout autre lieu […] Il sera bien maintenu, parce que je ferai cette déclaration, et parce que ce que vous êtes aujourd’hui et le combat que nous menons le méritent largement.”
Manifestement, le message a été reçu cinq sur cinq par Jean-Luc Mélenchon qui s’est fendu d’un communiqué de presse adressé au président de la République :
“Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit d’imposer à la France un emblème européen confessionnel. Il n’est pas le sien et la France a voté contre son adoption sans ambiguïté.”
Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit d’imposer à la France un emblème européen confessionnel. https://t.co/EIgkjEKPcp
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 11 octobre 2017
À noter également : la réaction du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan qui a fustigé la volonté du président de reconnaître officiellement le drapeau européen, n’hésitant pas à dénoncer un “coup d’État symbolique”.
Drapeau européen : je dénonce un coup d’état symbolique et demande un référendum. ➡️ https://t.co/65QUJMvC15 pic.twitter.com/Imr7BROj2l
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 10 octobre 2017