Ou comment une intox alimentée par la faschosphère a amené un maire LR à faire intervenir la police dans une école primaire.
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Vous souvenez-vous de la polémique balancée il y a quelques mois sur les réseaux concernant des cours d’arabe dans une école primaire de Six-Fours-les-Plages, près de Toulon dans le Var ? Mais si, plusieurs parents avaient en septembre dernier partagé des fiches à signer concernant leurs enfants scolarisés à l’école primaire Reynier, clamant qu’il s’agissait d’un scandale, qu’on forçait les enfants à apprendre la langue arabe, et toute la dialectique de la fachosphère qui s’ensuit.
Sauf que tout cela était faux. Il s’agissait d’un cours facultatif basé sur le volontariat dans le cadre de l’Enseignement de langue et de culture d’origine (ELCO), un dispositif mis en place en 1977 offrant aux élèves issus de pays étrangers des cours de langue donnés par des intervenants extérieurs. Le Monde racontait alors que la direction de l’école disait avoir reçu des messages d’insultes et avait précisé que “c’est en dehors du temps scolaire comme des programmes, […] c’est facultatif”. Tout cela pour une heure et demie de cours par semaine
D’une intox à la police, il n’y a qu’un dangereux pas
Des précisions pas suffisantes pour Jean-Sébastien Vialatte, le maire Les Républicains (LR) de la ville, également député du Var. Sur Twitter, un internaute dénommé Bismatoj, qui se présente comme un juriste spécialisé en droit administratif, a dévoilé une ordonnance du tribunal administratif de Toulon datée du 28 novembre dernier. En effet, le même jour, le préfet avait déposé un recours auprès du tribunal, contre le maire qui “a décidé de s’opposer à l’utilisation des locaux des écoles élémentaires de Six-Fours-Les-Plages“.
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On y apprend que la police municipale s’est rendue sur place à deux reprises, le 18 et le 25 novembre dernier, la première fois constatant que le cours avait été supprimé et la deuxième fois uniquement pour donner un pli à l’enseignant.
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Interrogé par LCI, Jean-Sébastien Vialatte a confirmé avoir envoyé la police à l’école primaire pour “signifier à une personne qui voulait rentrer dans l’école que la mairie ne donnait pas son accord”. Il précise ainsi :
“La mairie est responsable de ce qui se passe à l’école en dehors du temps scolaire. Elle veut donner son accord. De plus, il est assez courant que la police municipale aille porter des plis.”
BuzzFeed a contacté la personne derrière le compte Shankaya, qui disait sous les tweets de Bismatoj être une parente d’élève de l’école Reynier. Elle raconte que les cours de l’ELCO sont dispensés depuis des années dans l’établissement, et que ça n’a jamais “soulevé de problèmes“.
Le tribunal administratif de Toulon a néanmoins donné raison à la mairie, estimant entre autre que “la présence de la police municipale ne peut être regardée comme une tentative d’assurer l’exécution forcée d’une mesure d’interdiction”. Néanmoins, la demande de remboursement des frais de justice, s’élevant à 3 000 euros, par la mairie a été refusée.
Pour Bismatoj, la situation se résume ainsi :
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