Les maisons de disque font plier Grooveshark en justice

Les maisons de disque font plier Grooveshark en justice

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Par Théo Chapuis

Publié le

Fini de groover. Un juge fédéral de la cour de New-York a jugé que le site de streaming Grooveshark avait violé des milliers de droits d’auteur. Attaqué en 2011 par les majors de l’industrie du disque, l’enquête incrimine finalement la société créée en 2007 par un petit génie de l’entrepreunariat, alors étudiant de l’université de Floride.
Son fonctionnement, simple comme bonjour et facilitant la création de playlists, laissait un accès libre et gratuit à des millions de titres, dont certains ne sont disponibles ni sur Deezer et ni sur Spotify selon Pixels. Alors que Grooveshark est longtemps resté intégralement gratuit, il avait fini par proposer une offre payante en 2011, tout comme les deux géants du streaming.
Évidemment, parmi la pléthore de titres du répertoire de Grooveshark, un grand nombre d’entre eux ont été ajoutés sans demander la permission aux ayants-droit. Pourtant, avant l’arrivée de Spotify, le site a pris le temps d’engranger de très nombreux utilisateurs (il en revendiquait 35 millions en 2011). Jusqu’ici, les propriétaires du site s’abritaient derrière le Digital Millennium Copyright Act, une loi américaine sur le téléchargement illégal qui fait peser la responsabilité de la violation de copyright sur les internautes qui uploadent les contenus. Aussi, Grooveshark devait alors s’engager à supprimer les contenus que les ayants-droit dénonçaient comme leur appartenant.

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Le requin fait appel

Aux yeux du tribunal, la plus grossière erreur des propriétaires fût d’uploader eux-mêmes des chansons dont ils n’avaient pas les droits (et non les utilisateurs de la plateforme) ; et pis encore, de tenter d’en détruire les preuves… ce qui a apparemment échoué – puisque vous le lisez ici. Pour autant, Grooveshark compte faire appel de la décision du tribunal.
Après l’arrêt du référencement du site par Google en juillet 2013, Grooveshark essuie encore une lourde avarie. Se remettra-t-il à flots, ou jonchera-t-il les abîmes d’Internet, aux côtés des épaves de Limewire ou de Napster ? En tout cas, pour l’instant, le Requin qui groove est bel et bien toujours insubmersible.