Il y a deux ans, les révélations écœurantes du New York Times ont entraîné la chute de Harvey Weinstein grâce aux enquêtes du New Yorker et du New York Times, mettant en lumière les nombreux témoignages d’actrices et de femmes de l’industrie violées, harcelées ou agressées par le producteur.
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Lorsque le scandale a éclaté, Alyssa Milano a lancé sur les réseaux sociaux le hashtag #MeToo. Le but ? Encourager les victimes à témoigner. Faisant de Twitter la nouvelle plateforme de dénonciation et d’entraide pour les victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles, l’actrice est devenue une activiste féministe et une porte-parole pour lutter contre le sexisme et les violences sexuelles.
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Invitée dans le podcast Sorry Not Sorry pour les deux ans de #MeToo ce 15 octobre, la comédienne a partagé sa “Hollywood Story” en révélant qu’elle avait été violée, comme le rapporte AlloCiné :
“J’ai partagé mes autres histoires #MeToo mais je n’ai jamais partagé celle-là publiquement avant. C’était il y a presque 25 ans mais c’est toujours très difficile d’en parler.”
Pour contextualiser, la comédienne explique qu’au moment où les faits se seraient produits, elle voulait donner un nouveau tournant à sa carrière, après son rôle de Samantha Micelli dans la sitcom Madame est servie, personnage iconique qu’elle abandonne en 1993.
Cette année-là, comme elle l’explique, elle était déterminée à oser de nouvelles choses pour se créer une nouvelle image. Autrement dit, elle était prête à accepter des scènes de sexe et d’amour si elle estimait que le film en valait la peine.
Son viol se serait déroulé cette même année, avec un partenaire qu’elle ne souhaite pas identifier par “respect pour sa femme et leurs enfants”.
Un témoignage glaçant
“C’était une scène de sexe avec un homme âgé de dix-sept ans de plus que moi. Tous les hommes sont plus vieux que les femmes dans ce genre de scène. Mais les professionnels savent gérer ce genre de situation de manière appropriée, sans dépasser les limites ni briser le consentement, et avec un degré de confiance qui est aussi très important. Les prédateurs en sont incapables. Cet homme n’était pas un professionnel.
Il a profité d’un instant de vulnérabilité totale, d’exposition au sens littéral, pour mettre ses mains sous mes sous-vêtements et tenter de me pénétrer avec ses doigts. Il m’a violée sur le tournage pendant que les caméras tournaient.
J’étais dans un état de tourmente émotionnelle totale. Je me sentais prise au piège, complètement seule, et sans le moindre soutien de la part des dirigeants de cette production. En fin de compte, je me suis sentie contrainte à retourner sur le plateau, et pendant les 6 heures qui ont suivi, à continuer de tourner la scène avec l’homme qui m’avait agressée sexuellement.”
À l’époque, elle ne s’était pas exprimée. Aujourd’hui, elle brise son silence et souhaite que cet homme “qui est toujours dans l’industrie”, “subisse les mêmes conséquences qui la touchent encore après cette attaque”, qu’il “ressente son anxiété et sa panique quand elle revient sur un plateau” et qu’il voit son “monde s’écrouler autour de lui de la même manière que le sien s’est écroulé”.
Comme le rappelle LCI, les médias américains pourraient bientôt mener leur enquête, comme ils l’ont déjà fait avec succès.