Des enfants d’une favela de Rio photographient leur rapport au foot

Des enfants d’une favela de Rio photographient leur rapport au foot

Encadrés par Christophe Simon, responsable de la photo AFP au Brésil, 18 enfants de la favela Cidade de Deus à Rio de Janeiro, appareils photo en main, nous livrent leur vision du sport national brésilien, le foot, et une partie de leur quotidien.
“Dans les favelas du Brésil, les gamins jouent au foot tout le temps, partout. Avec des ballons râpés. Sur des terrains vagues poussiéreux”, explique Christophe Simon sur son blog de l’AFP. Alors qu’il cherchait une manière originale de traiter la Coupe du Monde qui commence le 12 juin, le photographe a eu l’idée d’équiper une vingtaine de jeunes, âgés de 10 à 15 ans, d’appareils photo, water et chock proof.
Leur mission : photographier leur univers autour du thème principal du football. Dans une vidéo, on peut suivre le parcours de ces enfants :

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“Le résultat n’en est que plus sincère”

C’est donc accompagné de Tony Barros, photographe local qui a grandi dans la favela Cité de Dieu, que Christophe Simon a appris à ces jeunes les rudiments de son métier en imposant quelques règles  : proscription du flash et interdiction de poser.
Le formateur, qui couvre depuis 30 ans pour l’AFP de nombreux conflits, retrouvait ainsi les photographes en herbe tous les week ends pendant cinq mois pour des séances de trois à quatre heures. Au total, soixante-dix photos ont été retenues et le résultat est époustouflant.
Dans la favela, les appareils photo n’avaient pas forcément leur place, d’après Christophe Simon :

La Cidade de Deus a beau avoir été officiellement « pacifiée », elle n’en est pas devenue pour autant un endroit de tout repos. À plusieurs reprises, nous sommes tombés nez à nez avec des trafiquants de drogue, pas franchement ravis de voir tout à coup tous ces appareils photo.

Il résume ainsi le résultat sur son blog :

Que ces enfants aient été capables de produire d’aussi bonnes photos m’a émerveillé. Si j’avais décidé de traiter ce sujet moi-même, j’aurais utilisé mes codes à moi, mon regard personnel. Là, des jeunes ont eu la possibilité de montrer les lieux où ils vivent et l’origine de leur passion pour le foot. Le résultat n’en est que plus sincère.