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Pour dénoncer le massacre de baleines aux îles Féroé, la Petite Sirène de Copenhague a été ensanglantée

Pour dénoncer le massacre de baleines aux îles Féroé, la Petite Sirène de Copenhague a été ensanglantée

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(©Politiken/Twitter)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

La Petite Sirène de bronze de Copenhague, mascotte du Danemark, a été retrouvée mardi 30 mai couverte de peinture rouge. La police accuse les militants de la cause animale d’être à l’origine de cet “acte de vandalisme” alors que la saison du massacre des baleines des îles Féroé approche.

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Il s’agit probablement d’un acte perpétré par les défenseurs des baleines. En peignant d’un rouge sang la célèbre statue de La Petite Sirène de Copenhague, les militants soulignent la responsabilité du Danemark, où se perpétue la funeste tradition du “grindadráp” (mise à mort des baleines). Une tradition barbare qui tue environ 800 cétacés chaque année dans l’archipel danois des îles Féroé, situé dans l’Atlantique Nord. Un abattage sportif qui consiste à piéger baleines-pilotes et dauphins dans une baie ou un fjord afin de les tuer à mains nues à l’aide de longs couteaux, et qui n’a aujourd’hui plus d’autre vocation que le divertissement.
La police estime “probable” que cet “acte de vandalisme” soit l’œuvre de militants de la cause animale, en particulier des opposants à la chasse à la baleine pratiquée chaque été dans les îles Féroé. Une photo publiée par le quotidien danois Politiken montre que devant la statue, la même peinture a servi à écrire en anglais : “Danemark, défends les baleines des îles Féroé.

Pointer la responsabilité du Danemark dans le “grind”

Dénoncé par un large pan de la population locale, l’opinion publique internationale et les ONG, le grindadráp perdure en raison d’une législation obscure et de l’appui du Danemark, qui se rend complice du massacre. En effet, la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe a classé le globicéphale noir (appelé baleine-pilote ou dauphin-pilote) comme une espèce strictement protégée. Et si les îles Féroé ne sont pas membres de l’Union européenne, elles demeurent en tant que pays constitutif du royaume du Danemark sous l’autorité de Copenhague. Ce qui signifie que même si l’archipel possède son propre gouvernement, le Danemark contrôle la police, la défense, la politique étrangère et la monnaie. Or, des navires de guerre de la marine nationale danoise patrouillent fréquemment pour assurer le bon déroulement du grind.

 

L’année dernière, Konbini publiait le témoignage de Xavier Figarella, un militant corse engagé auprès de l’ONG Sea Shepherd dans les îles Féroé et qui, en 2015, fut emprisonné pour s’être opposé au massacre. Il nous expliquait son amertume et son impuissance face aux deux navires de guerre danois qui protégeaient cette chasse en barrant la route aux militants de l’ONG :  

“Je me sentais seul, à bord de cette petite embarcation de deux mètres, face à ces deux navires de guerres, leurs semi-rigides, et toute cette flotte […] Cette image reflétait parfaitement la situation du monde actuel. Les hommes détruisent la planète, sous la protection des gouvernements. Les seuls à vouloir la protéger n’en ont tout simplement pas les moyens. Lorsqu’ils essaient, ils sont arrêtés, traînés en justice, mis en prison, ou selon les pays, parfois tout simplement éliminés.”