Ce mercredi 22 juin à midi, une quarantaine de députés américains ont fait un sit-in pour protester contre l’immobilisme du Congrès face à la question des armes aux États-Unis — une situation historique par bien des aspects.
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En 1960, durant plusieurs mois, de nombreuses manifestations pacifistes avaient animé la ville de Nashville (Tennessee). Beaucoup de sit-in avaient notamment eu lieu dans des boutiques et des restaurants. En tête du mouvement, un certain John Lewis, un étudiant afro-américain de 20 ans qui, en restant parfois assis des heures durant dans certains lieux, combattait la ségrégation par la non-violence.
En 2016, on retrouve ce même John Lewis à la tête d’un autre sit-in, d’une tout autre ampleur : le désormais député démocrate de Géorgie a immobilisé, accompagné d’une quarantaine de ses collègues, la Chambre des représentants (équivalent de l’Assemblée nationale outre-Atlantique) pour protester contre l’immobilisme du Congrès concernant la question des armes aux États-Unis. En effet, lundi 20 juin, le Sénat américain avait retoqué – lobbying de la NRA oblige – quatre amendements concernant les armes, dont un sur la vérification d’antécédents des acheteurs et un autre pour que les personnes suspectées de terrorisme ne puisse s’en procurer.
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Un sit-in sur Periscope
Ce mercredi 22 juin, aux alentours de midi, John Lewis et une partie des élus démocrates ont décidé de prendre les devants. Après un discours assez prenant, les députés envahissent la moquette bleu marine et s’assoient. Ils enchaînent alors les prises de parole, scandent des chants de manifestation et des “No Bill No Break” (pas de loi, pas de pause) de longues heures durant.
Assez rapidement, la chaîne C-Span, qui retransmet habituellement les débats parlementaires, interrompt la diffusion de ce qui se passe au sein du Capitole, à la demande de Paul Ryan (président (républicains) de la Chambre des représentants) en ajournant la séance. Ni une ni deux, les intéressés prennent le relais des médias traditionnels en partageant les images de l’opération sur les réseaux sociaux, et particulièrement Periscope ou Facebook Live. Des vidéos qui seront reprises par ces mêmes médias, dont C-Span — une première. “Les députés républicains peuvent couper les caméras, mais ils ne peuvent pas nous couper la parole“, déclare Hillary Clinton sur Twitter.
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Comme le formule très bien Rue89, “on est quelque part entre Nuit debout et le serment du jeu de Paume“. Dehors, des dizaines de manifestants viennent affirmer leur soutien au mouvement lancé par ces parlementaires déterminés. D’autres personnalités politiques rejoignent également le mouvement en se déplaçant au Congrès, comme Elizabeth Warren, sénatrice démocrate du Massachusetts (qui a ramené par la même occasion un sacré lot de donut’s) ou le candidat à la primaire Bernie Sanders. Barack Obama a, quant à lui, félicité en personne (enfin sur Twitter) John Lewis pour sa prise de position courageuse et nécessaire. Ce dernier a humblement répondu : “Merci monsieur le Président. J’essaie simplement de venir en aide et d’apporter une contribution.”
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À l’origine de tout ce mouvement se trouve la tuerie perpétrée dimanche 12 juin dans un club gay d’Orlando (Floride), la fusillade la plus meurtrière survenue au pays de l’Oncle Sam, qui a poussé ces députés à bousculer les conventions. Leur sit-in, malheureusement, n’a pas porté ses fruits pour l’instant. Aujourd’hui, à 14 heures (donc 8 heures à Washington D.C.), John Lewis faisait comprendre dans un tweet qu’ils occupaient encore les lieux :
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Traduction : “@Paul Ryan : nous ne partirons pas sans agir pour les victimes de la violence absurde des armes et leurs familles.”
Visiblement, les démocrates ne comptent pas en rester là, et avec les élections à venir, le combat ne fait que commencer (façon de parler).