Une tranche de désespoir servie sur son lit d’humour, ça vous dit ?
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La plupart des gens vont sur Twitter pour s’informer sur l’actualité, pour se marrer sur des blagues un peu vaseuses ou, de temps en temps, pour un mème. Mais personne ne s’est jamais dit que c’était l’endroit parfait pour recevoir sa dose quotidienne de désespoir. Et pourtant…
Le compte So Sad Today rassemble plus de 370 000 abonnés et leur suggère de se sentir triste. Derrière ce compte se cache l’auteure et poétesse de Los Angeles Melissa Broder.
À l’origine, ce fil Twitter anonyme était nourri du combat de l’auteure contre l’angoisse. Plus de 25 000 tweets plus tard, c’est devenu l’un des fils Twitter d’humour existentiel les plus excitants. L’amour, le sexe, les rencontres, l’estime de soi, la dépression ou l’angoisse : rien n’échappe aux tweets acerbes de Melissa Broder.
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Traduction : “Je crois que je n’aime les gens que quand ils ne sont pas là.”
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Traduction : “Quand tu demandes comment ça va, tu veux la vraie version ou la fausse ?”
Sur son site, Melissa Broder explique sa démarche :
“J’ai créé ce compte anonyme parce que je ne voyais pas comment faire autrement. C’est né au milieu d’un tourbillon de noirceur émotionnelle, spirituelle et psychique.
So Sad Today reflète mon désir de communiquer avec les autres en allant à l’essentiel, sans les masques sociaux, professionnels et culturels qu’on doit tous porter en société. Mais en même temps, comme avec toutes ces personnalités Internet, So Sad Today est un masque.”
Melissa a gardé l’anonymat pendant trois ans, parce que “l’anonymat, c’est la liberté”. Elle n’est sortie du secret que parce qu’elle a signé un contrat avec une maison d’édition, Grand Central Publishing. Le livre de Melissa Broder, du même titre que son fil Twitter, est sorti en mars.
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Traduction : “À chaque fois que je le fais, je me sens mal, du coup je vais le faire.”
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Traduction : “J’ai mal à la tête parce que ça fait longtemps que je suis en vie.”
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Traduction : “Je ne dirais pas angoisse, je dirais la mort sans la mort.”
Lors d’une interview donnée à Paper, Melissa a révélé ce qui l’avait motivée à tweeter sous pseudonyme. Elle se souvient de son adolescence sous antidépresseurs, de sa dépression et de ses crises. Elle raconte :
“Je ne me suis jamais vue comme déprimée, en dépit de l’océan de tristesse, de déception et de désespoir qui m’habitait.”
En 2012, au beau milieu d’un cycle de dépression, Melissa se connecte sur Twitter et se met à lâcher ce qu’elle a sur le cœur. La poésie, c’est sa rédemption, ce qui lui permet de tenir :
“Presque tout ce que je fais dans ma vie est une tentative de m’échapper, de faire autre chose, parce que j’ai peur de disparaître si je ne fais rien. La poésie mélange tout ça. Je veux sortir de moi-même, et c’est la seule chose que j’ai trouvée qui n’essaie pas de me tuer.”
Pour voir plus de blagues déprimantes et de tweets rigolos, c’est par ici:
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Traduction : “Je suis venue, j’ai vu, maintenant je veux qu’on me laisse tranquille”
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Traduction : “Je dépense tellement d’argent pour la beauté extérieure. Par contre quand on parle de santé mentale, j’ai plus un rond.”
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Traduction : “Heureusement que je n’ai pas demandé à naître, ça fait au moins quelque chose qui n’est pas de ma faute.”
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Traduction : “Rester en vie, c’est la pression.”
Traduit de l’anglais par Dario