Découvrez Dane Nicklas, le tatoueur qui met le fluo et le surréalisme à l’honneur

Découvrez Dane Nicklas, le tatoueur qui met le fluo et le surréalisme à l’honneur

Un sens de la couleur particulièrement aiguisé pour des images puisant dans un imaginaire subtil.

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Dans l’œuvre du tatoueur Dane Nicklas, qui réside à Seattle, on retrouve des assemblages fragiles aux couleurs pastel et délavées qui donnent lieu à une forme de romantisme spontané. Ces dessins nous donnent à voir des espaces imaginaires venus d’une autre planète. Influencé par les juxtapositions de formes et de motifs du Groupe de Memphis, Dane laisse entrevoir dans son travail une enfance particulièrement contraignante. Il nous raconte :

“J’ai été élevé dans une famille mormone, donc on m’a mis dans la tête très tôt que “le corps est un temple”. Quand j’étais ado, j’allais souvent au temple à Los Angeles et je voyais toute cette architecture très élaborée et ces statues décadentes en bronze et je me disais : ‘Si mon corps est un temple, pourquoi je ne peux pas le décorer et le personnaliser comme je veux ?’

De façon assez parlante, mon premier tatouage était ce qu’on appelle un “anneau CTR”, qui est en fait une référence discrète à mon éducation mormone et à ma décision de quitter cette église.”

Réinventer la tradition du tatouage

Faire son trou dans le monde du tatouage n’est pas chose aisée. Dane Nicklas a eu la chance de croiser Shannon Perry, qui l’a pris sous son aile dans son salon légendaire de Seattle, le Valentine’s Tattoo. C’est là que Dane a pu peaufiner ses visions au néon et sa palette de couleurs unique. Quand on lui demande de définir son esthétique et son approche du tatouage en général, l’artiste répond :

“J’essaie toujours d’inclure un ingrédient qui attrape le spectateur par surprise, qui n’a pas vraiment sa place dans la structure. C’est pour moi ce qui rend le dessin plus intéressant visuellement. Être capable d’adapter ma vision au tatouage et accepter que certaines couleurs ne marchent pas a longtemps été un défi, c’est certain.

Je choisis très méticuleusement chaque couleur qui entre dans mon dessin. Ce n’est pas toujours évident, à cause des limites propres à notre support, mais cette difficulté rend ce travail encore plus appréciable.”

Le travail de Dane Nicklas questionne donc les limites de la tradition du tatouage. L’artiste se dit d’ailleurs ravi que de nouveaux courants viennent dépoussiérer un monde parfois un peu figé dans des conceptions anciennes du corps et des rôles sociaux de chacun, pour en faire une pratique inclusive, sûre et plus ouverte. Mais le chemin à parcourir reste long, comme nous le confie Dane :

“Malheureusement, il y a encore de nombreux problèmes que j’ai pu constater dans ma brève carrière de tatoueur, concernant le sexisme, l’homophobie, le racisme, la transphobie et la discrimination basée sur le handicap.

Il est important pour moi de reconnaître mes propres privilèges dans ce contexte et d’écouter tous ceux que le monde du tatouage a historiquement laissés de côté. Ce sont ces mêmes personnes qui créent les tatouages les plus subversifs et enthousiasmant en ce moment même.”

Suivez le travail de Dane Nicklas sur Instagram, et découvrez un peu plus son travail ci-dessous.