Découverte inexplicable : ce dodu mollusque s’empiffre de pierre et défèque du sable

Découverte inexplicable : ce dodu mollusque s’empiffre de pierre et défèque du sable

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© Northeastern University

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Il vit pépouze au fond d'une rivière des Philippines.

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En 2018, des scientifiques de la Northeastern University (États-Unis) débarquent sur l’île de Bohol, dans les Philippines, pour retrouver un mollusque mangeur de pierre. Ce dernier avait été découvert en 2006, mais il n’avait jamais été étudié. Problème : ils ne savent pas où chercher. Ils interrogent donc un local, leur seul espoir. Bingo ! Oui, cet animal, qui ressemble à s’y méprendre à un ver, existe bel et bien. Mieux encore, on le cuisine et on le mange. Vous voulez goûter ?

Sans les infos de l’habitant de l’île, l’expédition aurait pu longtemps tourner en rond. En effet, ce petit animal dodu, qui appartient à la famille des teredinidae, végète reclus dans des nids pierreux logés au fond des rivières, et qu’il a lui-même façonnés. Son travail de maçonnerie n’a rien d’habituel : après avoir avalé de la pierre, il la défèque sous forme de matière plus malléable ressemblant à du sable. Cela arrange bien les crustacés et les petits poissons, qui trouvent refuge dans ces abris poreux une fois qu’ils sont délaissés par leurs bâtisseurs.

Pour les scientifiques, c’est un coup de massue : les terdinidae sont surtout connus pour être des mangeurs de bois. La dégradation du bois en nutriments par de bienveillantes bactéries, dites symbiotiques, a déjà pu être expliquée par la science.

Concernant la pierre, c’est une autre paire de manches. A priori, elle ne contient que très peu de nutriments. Il faudra donc probablement changer de grille de lecture pour résoudre ce mystère. En attendant, l’animal en forme de saucisse a déjà un petit nom : Lithoredo abatanica. Les scientifiques espèrent pouvoir reproduire cette façon de transformer de la pierre – cela pourrait notamment avoir des applications en médecine. En attendant, la publication scientifique est à retrouver ici.