Docu : un groupe de funk français samplé par le hip-hop américain

Docu : un groupe de funk français samplé par le hip-hop américain

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Par Naomi Clément

Publié le

Extraire un morceau et le réutiliser dans une nouvelle composition musicale. Née au milieu du XXème siècle, la technique du sample est un phénomène connu dans l’industrie musicale, notamment chez les rappeurs américains.
Ce qui est moins connu en revanche, c’est l’origine de ces samples, qui en devient parfois difficile à cerner au sein d’un morceau tant le son original a été remixé. Or, il s’avère que la plupart des samples que l’on retrouve dans les productions de Rick Ross, Tyler, The Creator, Wiz Khalifa, Lil Wayne, MF Doom ou même Drake proviennent… d’un groupe de jazz-funk français.

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À la source des samples, des Français

Son petit nom ? Cortex, créé en 1970 par Alain Mion, musicien aujourd’hui âgé de 67 ans. Il y a une dizaine d’années, il découvre que nombre de ses productions étaient utilisées dans des morceaux de rap US. “Visions” de Wiz Khalifa, “One Beer” de MF Doom ou encore le très réussi “Amsterdam” de Rick Ross – samplé de “Prelude a 60 round” de Cortex.
Tous ces titres reposent sur les productions issues de Le Troupeau Bleu ou Volume 2, les deux albums les plus connus du groupe français.

Cette semaine, GASFACE accordait un reportage à Alain Mion. Intitulé “Hunting For Rappers” (“À la chasse aux rappeurs”), ce documentaire de près de sept minutes souligne le caractère quasi exceptionnel de cette histoire, les artistes français se faisant très rarement samplés par leurs homologues américains. Mais il souligne également la partie sombre de l’affaire.
Dans ce documentaire, Alain Mion pointe en effet du doigt la lutte qu’il mène difficilement pour que ses droits d’auteur soient respectés outre-Atlantique.
Même s’il reconnaît que le paiement de certains de ses droits (comme ceux de Rick Ross) sont “l’équivalent d’une voiture” et lui procurent une source de revenu assez importante, certains de ses morceaux sont utilisés en toute illégalité.

Currency a exploité un de mes titres sans déclarer et m’a fait demander une clearance il y a seulement deux mois. Il a voulu m’imposer un tarif que je n’apprécie pas, donc j’ai dit non. Mais je crois qu’il continue à exploiter la chose malgré tout […].
En tant que particulier je ne vais pas demander à mon avocat d’aller à la chasse aux rappeurs américains, il va me demander ma maison !