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“Comment réagir après un attentat” : le court d’animation qui provoque le malaise

“Comment réagir après un attentat” : le court d’animation qui provoque le malaise

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Par Mathieu Piccarreta

Publié le

Ce court métrage d’animation pose un œil critique et acerbe sur l’actualité. Tout repose sur une question : comment réagir après un attentat ?

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Du politicien au journaliste en passant par le graphiste ou encore l’opportuniste, ce dessin animé satirique répertorie diverses réactions types après les terribles attentats du 13 novembre.

Derrière cette animation parodique on retrouve Alexis, auteur de la chaîne YouTube L’Actu Animée qui a réalisé l’illustration, le montage ainsi que l’animation. Quant au doublage, il a été assuré par Superflame.

Exit l’hypocrisie, la talentueuse équipe réussit ici une belle performance autant dans la forme que sur le fond. En effet, ce court est très bien réalisé, le tout sonne juste, trop juste peut-être, tant certaines situations décrivent – hélas – une triste réalité. Il s’en dégagerait presque une forme de malaise, c’est le cas avec ce journaliste sans vergogne et avide de sensationnalisme :

Nous sommes en direct avec Jérôme un miraculé du Bataclan. Jérome pouvez-vous nous donner des détails croustillants sur ce que vous avez vécu.

Une critique des médias

Jérôme, complètement désorienté et apeuré, n’attirera pas très longtemps l’attention du journaliste qui préfèrera se détourner vers la mère de celui-ci. Blessée et agonisante, la mère vole la vedette à son fils. Condamnée à une mort imminente et surtout en direct elle trouvera naturellement davantage grâce aux yeux du présentateur sans scrupule. Morbide, le journaliste interrompt le témoin qui appelle pourtant à l’aide, sa mère ne respirant plus :

Passez-nous votre mère Jérôme. Madame vous êtes en direct sur BFM, la première chaîne d’information. Priorité au direct. Dites-nous quelque chose, racontez-nous comment avez-vous vécu cette explosion ?

Au-delà du malaise, ce court métrage nous conduit à nous interroger sur notre propre réaction face à l’horreur suscitée par de tels évènements. Celle-ci est bien entendu souvent conditionnée par le rôle que jouent les médias mais pas seulement. Notez à ce propos que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé la semaine dernière ne pas avoir constaté de manquement majeur dans le traitement médiatique des attentats de Paris et de Saint-Denis. Le gendarme de l’audiovisuel se dit donc satisfait du traitement médiatique des attentats.