De très nombreuses espèces ne survivront pas à l’augmentation de la température sur Terre.
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— WWF France (@WWFFrance) 14 mars 2018
Quel est le point commun entre la Méditerranée, l’Amazonie, le sud-ouest australien, les Alpes et l’Arctique ? Ce sont toutes des écorégions, c’est-à-dire des zones qui se distinguent par le caractère précieux de leur faune et leur flore. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) en a identifié 35 dans le monde. Dans une étude publiée mercredi 14 mars dans la revue Climatic Change, on apprend que le réchauffement climatique menace de détruire leur écosystème de moitié.
“Un réchauffement atteignant les 4,5 °C conduit à ce que près de 50 % des espèces qui peuplent actuellement les écorégions prioritaires soient menacées d’extinction au niveau local”.
Ce rapport intitulé “La nature face au choc climatique” a été conduit par WWF et les universités d’East Anglia (Royaume-Uni) et James-Cook (Australie). Il s’agit de prévoir ce qu’il adviendra de nos écosystèmes si on ne parvient pas à atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris, qui prévoit de limiter l’augmentation de la température sur Terre à 1,5/2 °C. Les chercheurs ont mis au point 3 scénarios.
Dans le pire des cas, l’humanité n’a rien mis en place pour lutter contre le réchauffement climatique. La température augmenterait alors de 4,5 °C d’ici à 2080 et les conséquences seraient désastreuses dans toutes ces écorégions. Par exemple 8 espèces de plantes sur 10 auront disparu en Amazonie qui abrite actuellement plus de 10 % de toutes les espèces connues sur Terre et joue un rôle clef dans la régulation du climat mondial. En Australie, c’est 80 % des espèces de mammifères qui seraient menacées. En Afrique, énormément d’espèces pourraient aussi être affectées par la raréfaction de l’eau.
Dans le second cas, la température sur Terre aura augmenté de 3,2 °C d’ici à 2080. C’est ce qui risque de se produire si les pays continuent dans le sillage tracé par la COP21. Dans ce cas, 37 % des espèces risqueraient encore de disparaître localement, dans les régions étudiées.
Enfin, même si l’augmentation de la température sur Terre n’excède par les 2 °C “le nombre d’espèces qui vivent dans les régions les plus riches en biodiversité diminuerait de 25 % d’ici 2080”, comme l’a précisé WWF dans les colonnes du Figaro.
Au-dessus d’une augmentation de 2 °C, la Méditerranée, qui compte trois espèces emblématiques de tortues marines, verrait près d’un tiers de ses plantes, mammifères et amphibiens menacés.
De manière générale, les groupes les plus vulnérables sont les plantes, les reptiles et les amphibiens. En effet, si les mammifères ou les oiseaux peuvent éventuellement s’adapter en gagnant en altitude, les amphibiens ou les reptiles auront beaucoup plus de difficulté à échapper au réchauffement climatique.
L’étude rappelle que :
“L’action la plus importante que le monde puisse mener consiste à maintenir la hausse de la température mondiale à un niveau minimum en faisant tout ce qui est possible pour réduire les émissions de GES dans l’atmosphère. Pour dire les choses simplement, il nous faut arrêter de consommer des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel).”
De quoi réfléchir, jusqu’au prochain sommet mondial sur l’environnement (la COP24) qui se tiendra du 3 au 14 décembre prochain en Pologne.