La réalité de la crise climatique
Pour Donald Trump, “le concept de réchauffement a été créé par et pour les Chinois afin de rendre l’industrie américaine moins compétitive”. Au cas où cette absurdité ait besoin d’être démontée, le vice-ministre des affaires étrangères chinois a défendu l’engagement de son pays dans la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution. Un enjeu mondial qui préoccupe l’ensemble des pays du monde. Et pas un troll à l’échelle étatique de la Chine pour nuire aux Américains.
Le premier pollueur mondial (la Chine) a donc incité le second pollueur mondial (les États-Unis) à prendre une “sage décision” concernant son engagement dans la lutte contre le climat. C’est à l’occasion de la COP22 qui se tient à Marrakech depuis lundi 7 novembre, que le vice-ministre des affaires étrangères Liu Zhenmin s’est lancé dans une petite leçon d’histoire destinée à Donald Trump.
Liu Zhenmin a évoqué un point extrêmement important : le changement climatique n’est pas une idée partisane. Il s’agit d’une réalité. Cité (en anglais) par Bloomberg, il affirme : “Personne n’a le droit de prendre une décision pour des milliards de personnes. Le changement climatique ne doit pas être un enjeu partisan. Ce n’est pas un enjeu partisan pour notre armée. Ce n’est pas un enjeu partisan pour notre service des renseignements.”
À voir aussi sur Konbini
Les États-Unis à l’origine du combat
Autre rappel : la Chine n’a pas pu inventer le réchauffement climatique pour nuire aux États-Unis puisque ce sont les prédécesseurs républicains de Donald Trump, dans les années 1980, qui ont commencé les négociations à ce sujet.
À Marrakech, Liu Zhenmin a également mentionné le rôle de Ronald Reagan et de Georges Bush dans l’émergence de négociations autour du changement climatique. Avant même que la Chine y soit intégrée. De plus, quand Ronald Reagan est mort en 2004, son secrétaire d’État républicain, George Schulz, était très concerné par la crise climatique.
Et pour contredire les hypothèses complotistes de Donald Trump, on peut rappeler que les efforts américains pour passer à l’énergie verte pourraient accroître sa compétitivité. C’est du moins ce que pense le vice-ministre des affaires étrangères chinois.
Les 200 chefs d’État et de gouvernement réunis cette semaine à Marrakech attendent que Donald Trump prenne une décision au sujet de l‘Accord de Paris. Le nouveau président des États-Unis avait annoncé qu’il ferait sortir, une fois élu, son pays de l’Accord de Paris, ratifié début novembre.
Le vice-ministre des affaires étrangères chinois a conclu en ajoutant : “La Chine continuera son combat, quelles que soient les circonstances.” L’élection de Donald Trump est finalement l’occasion pour la Chine, premier pollueur mondial, de passer pour le bon élève.