Sera-t-elle un jour disponible sur nos ordinateurs ? Cela pourrait en effet être le cas bientôt.
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Regardez bien la police d’écriture ci-dessus. Vous ne constatez rien ? Elle est classe, certes, mais il n’y a pas que ça. Indice : les “n” vous mettront sur la voie. Vous n’avez pas trouvé ? Allez, on vous spoile : ces lettres ont un pied sans empattement (la partie gauche) et un pied avec empattement (la partie droite).
Voilà, vous venez de faire connaissance avec EasyReading Font, une police créée pour les personnes dyslexiques, lesquelles représentent plus ou moins 10 % de la population mondiale. Les confusions les plus fréquentes pourraient ainsi être plus facilement évitées grâce à ses spécificités graphiques : avec et sans empattements, espacement optimisé entre les lettres, interligne élargi dû à la hauteur des lettres…
Derrière cette police se trouve Frederico Alfonsetti, un designer italien qui a commencé à se pencher sur la question en 2007. Dix années d’élaboration et 800 000 euros d’investissement auront été nécessaires pour la développer et produire les 811 signes (lettres, chiffres, ponctuations, accents, symboles, etc.) qui la composent. L’équipe compte désormais plancher sur les alphabets arabes et cyrilliques.
Aurions-nous affaire à un coup de com’ ? Une étude scientifique menée en 2013 et publiée dans le journal Dyslexia. Italian Journal of Clinical and Applied Research semble montrer que non. Des psychologues ont fait lire divers corpus de textes en EasyReading et en Times New Roman (l’une des polices les plus utilisées dans le monde) à des personnes dyslexiques et non-dyslexiques. Résultat : les deux catégories ont préféré la première, et les enfants dyslexiques ont obtenu de meilleurs résultats aux tests de compréhension avec EasyReading.
Mais cette police n’est pas gratuite. Pour le moment, la plupart de ses utilisateurs sont italiens. Dernier client en date : l’opéra de Turin qui va l’utiliser pour ses surtitrages. Et selon Actualitté, Microsoft se serait montré intéressé. Le géant de l’informatique devrait lancer une autre étude indépendante avant d’entreprendre quoi que ce soit.
Enfin, pour être tout à fait précis, EasyReading n’est pas la seule de sa catégorie. Le site Pixartprinting nous rappelle que d’autres polices aux objectifs similaires existent déjà, comme OpenDyslexic (gratuite), ReadRegular (payante) et Silexiad (payante aussi). Mais ces dernières relèvent davantage du projet confidentiel que de l’entreprise de grande envergure. Il semblerait donc qu’EasyReading soit la première candidate sérieuse à ce poste et nous lui souhaitons bonne chance dans ses pérégrinations futures.