C’était il y a 15 ans : le choc du 21 avril 2002

C’était il y a 15 ans : le choc du 21 avril 2002

Il y a 15 ans jour pour jour, la France découvrait que Jean-Marie Le Pen était au second tour de l’élection présidentielle. Un bouleversement majeur dans la vie politique française. 

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Que vous ayez 5, 10 ou 25 ans, ou même si vous n’étiez pas encore né, vous avez forcément entendu parler du 21 avril 2002. C’est l’un de ces fameux jours dont tout le monde se souvient. Il fait partie de ce que les sociologues appellent “la mémoire collective”. “Séisme”, “choc”, “coup de tonnerre” : les commentateurs politiques n’avaient pas de mots assez forts pour désigner ce qui s’est passé lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2002.

Ce soir-là, les premiers résultats sont tombés à 20 heures. Alors que Lionel Jospin, Premier ministre et candidat du Parti socialiste, était pressenti pour être au second tour, il est éliminé par le ténor de l’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen. Le candidat du Front national obtient 16,86 % des suffrages exprimés, contre 16,18 % pour Lionel Jospin. Le président de la République sortant, Jacques Chirac, est quant à lui en tête avec 19,88 %.

La gauche fut une fois de plus accusée de s’être dispersée. Au total, sur 16 candidats en lice (un record), huit étaient de gauche ou d’extrême gauche. Les résultats du premier tour ont permis de constater le morcellement de l’opinion : Christiane Taubira pour le Parti radical de gauche (2,32 %), Lionel Jospin pour le Parti socialiste (16,18 %), Noël Mamère pour Les Verts (5,25 %), Robert Hue pour le Parti communiste (3,37 %), Olivier Besancenot pour la Ligue communiste révolutionnaire (4,25 %), Jean-Pierre Chevènement pour le Mouvement des citoyens (5,33%), Arlette Laguiller pour Lutte ouvrière (5,72 %) et Daniel Gluckstein pour le Parti des travailleurs (0,47 %).

C’est là qu’est née “la génération 21 avril 2002”, un terme qui désigne ceux qui étaient jeunes (et votaient parfois pour la première fois) et qui ont dû au second tour choisir entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac. Cet événement a marqué la consécration de la fameuse notion du “vote utile”, qui cette fois-là a consisté à voter Chirac (même si on était de gauche) afin de faire barrage à Le Pen.

Cette même génération, qui aujourd’hui a la trentaine, s’est mobilisée et a manifesté dès le soir du 21 avril, dans toute la France. Le lendemain, Libération titrait “NON”, sur un fond noir tragique dominé par la vilaine tête de Jean-Marie Le Pen. Finalement, le vote utile porta ses fruits – Jacques Chirac l’emportant au second tour avec 82,21 % des suffrages (un autre record) – mais laissa un goût amer dans la bouche des électeurs. Un mauvais souvenir qui est plus que jamais d’actualité : cette année, la fille de Jean-Marie Le Pen est créditée dans les sondages de 22 % des intentions de vote…