L’artiste qui peignait en boxant

L’artiste qui peignait en boxant

Bart van Polanen Petel, à la fois boxeur et peintre, a réussi à combiner deux de ses passions en couvrant ses gants de peinture pour des tableaux empreints de pulsions bestiales. 
L’expression “le noble art” désignant la boxe anglaise n’a peut être jamais eu autant de sens ! En effet, l’artiste hollandais Bart van Polanen Petel utilise ses gants de boxe pour réaliser des tableaux d’art contemporain.
La technique est plutôt simple : il entoure autour de son punching-ball une toile vierge, enfile ses gants de boxe, les trempe dans la peinture et se défoule dessus. Aucun pinceau n’est permis. En ressortent des peintures physiques, mêlant sueur et couleur pour “une expression explosive d’émotions“.

Son message est lui aussi plutôt noble : “Au lieu d’écraser des os et démolir des dents, j’utilise mes poings pour créer“. Pour autant, il se dit lui même ancien étudiant du “grand et regretté Joe Frazier“, plus connu sous le nom de Smokin’ Joe, l’éternel rival de Mohammed Ali qu’il a affronté à plusieurs reprises et notamment lors du “Combat du siècle”.
Pour lui, la boxe et l’art servent alors d’exutoire :

À voir aussi sur Konbini

Les lois et le bon sens nous disent d’ignorer la bête sauvage qui gronde en nous. Dans la boxe, elle peut être libre. La boxe réveille, allume, libère cette bête à l’intérieur.

L’art de faire de la boxe

Si le boxeur cite allègrement Smokin’ Joe, il n’oublie pas pour autant de nommer ces artistes qui, comme lui, se sont passionnés pour ce sport de combat.
Entre l’écrivain et journaliste américain Hemingway qui arbitrait parfois des combats et rêvait d’un concours du meilleur écrivain disputé sur un ring, la romancière américaine Joyce Carol Oates, auteure De la boxe en 1988 où elle explique qu'”aucun autre sujet n’est aussi intensément personnel que la boxe. Écrire sur la boxe, c’est écrire sur soi-même”, ou encore le poète prix Nobel de littérature T.S Eliot, les peintres Braque ou encore Picasso… Tous ont pratiqué ou se sont intéressés à la boxe à travers leur discipline artistique respective.
En ce qui concerne nos figures de proue du cubisme, Jean-Paul Besse expliquera leur attrait pour ce sport de combat, dans Les boxeurs et les dieux: l’esprit du ring dans l’art et la littérature :

Ce n’est pas un hasard si Georges Braque parlait de “peinture physique”. Les grands maîtres du cubisme y retrouvaient l’élan vital et le souffle vital.