“Le plan cul, ce n’est pas un privilège de mec prédateur”
“Internet donne de nouvelles armes à l’amour et à l’entreprise sexuelle”
K | Avant le début des années 2000, pratiquement aucune étude n’était réalisée sur le plan cul, et on n’en parlait presque pas. Comment vous l’expliquez ?
Tout d’abord, il y en avait. Si vous lisez les correspondances entre André Gide et Henri Ghéon, au XIXème siècle, elles portaient sur leurs plans cul. Ils chassaient ensemble de jeunes garçons sur les Grands boulevards. Comme à l’époque il n’y avait pas Internet ni le téléphone, il y avait quatre ou huit distributions de courrier dans la journée. Donc à 10 heures du matin, Gide commençait à écrire à Ghéon pour lui raconter sa soirée, à midi il avait une réponse de Ghéon, en début d’après-midi, ils prévoyaient leurs plans cul du soir, etc. La poste fonctionnait comme aujourd’hui Internet.
Ce qui a changé, ce sont les modalités. Évidemment qu’avec les SMS, les mails, les applications, les photos, il y a eu un vrai changement, mais en tant que tel, je ne pense pas que le plan cul soit une invention du début du XXIe, mais ça s’est démocratisé. Avant, du fait de l’apesanteur du contrôle social et pour toute une série de raisons, on en parlait moins.
K | Internet a donc permis de démocratiser le plan cul…
Je crois qu’Internet donne de nouvelles armes à l’amour et à l’entreprise sexuelle. Et les nouvelles technologies décuplent les relations sociales car c’est beaucoup plus facile de rencontrer des personnes. Pour quelqu’un de ma génération, le plan cul était disqualifié, on portait un regard non plaisant sur cela.
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