Barack Obama met fin à la politique d’exception pour les migrants cubains

Barack Obama met fin à la politique d’exception pour les migrants cubains

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HAVANA, CUBA – MARCH 21: U.S. President Barack Obama speaks during a joint press conference with Cuban President Raul Castro at the Cuban State Council, on March 21, 2016 in Havana, Cuba. Mr. Obama, who is on a 48 hour trip to Cuba, is the first sitting U.S. President to visit Cuba in almost 90 years. (Photo by Ernesto Mastrascusa/LatinContent/Getty Images)

Le réchauffement des relations entre les deux pays a abouti à une régularisation de l’exception cubaine en termes d’immigration.

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À compter du 12 janvier 2017, les cubains arrivant sur le sol américain sans visa n’auront plus la possibilité de rester et d’obtenir le statut de légal de résident permanent. Barack Obama, qui quittera la Maison-Blanche dans quelques jours, a abrogé cette disposition qui, depuis vingt ans, accordait une facilité migratoire aux exilés cubains  :

“Avec cette modification, nous traitons désormais les Cubains de la même manière que n’importe quel autre migrant issu d’un autre pays. Suite à ce changement nous continuerons à accueillir les Cubains comme nous accueillons les immigrés d’autres nations, en accord avec nos lois.”

L’abrogation de cette dérogation prend effet immédiatement et a été autant célébrée que critiquée à travers la communauté cubaine. C’est le président Bill Clinton qui avait mis en place cette exception en 1996, mettant un terme à la politique de porte ouverte qui était précédemment appliquée. Cette loi était surnommée “wet feet, dry feet” (pieds mouillés, pieds secs) car les Cubains interceptés en mer [avec les pieds mouillés, ndlt] étaient renvoyés à Cuba, tandis que ceux qui avaient réussi à atteindre le sol américain [avec les pieds au sec] étaient autorisés à rester. Ceux-ci se voyaient accorder une autorisation de séjour d’un an au terme de laquelle ils pouvaient demander la Carte verte, le permis de résidence permanente. À présent, les Cubains arrivant aux États-Unis sans visa feront l’objet d’une mesure d’expulsion, comme n’importe quel autre émigrant illégal.

Après les efforts menés par le président Obama pour détendre les relations entre les deux nations, le nombre de migrants cubains entrant aux États-Unis a visiblement augmenté. Une tendance inquiétante pour Cuba, non seulement car le pays voit une part importante de sa jeunesse fuir  vers un autre pays, mais aussi en raison des conditions extrêmement dangereuses de ces voyages en bateau.

Traduction : Augmentation du nombre de Cubains entrant sur le territoire américain

Comme l’indique le Washington Post, le changement de politique est bien accueilli par le gouvernement cubain qui le voit comme une étape importante dans l’avancée des relations bilatérales entre les deux pays, garantissant une immigration normale, sûre et fluide. La Havane se plaignait depuis longtemps de la loi “pieds mouillés, pieds secs”, qui selon elle encourageait ses citoyens à partir et prendre la mer à bord d’embarcations clandestines dangereuses.  Le gouvernement cubain a pour sa part convenu de commencer à accepter le retour des Cubains refusés à la frontière ou expulsés du territoire américain. Cependant, cet accord ne fait pas l’unanimité. Fox News a notamment interviewé Ramon Saul Sanchez, un activiste cubain qui aide ses compatriotes à s’installer dans le sud de la Floride à leur arrivée. Il pense que ce changement va “provoquer une vague de panique à Cuba” et “empêcher les Cubains d’échapper au régime oppressif de leur pays”.

CNN a également donné la parole à un Cubain d’Amérique pour qui cette nouvelle politique favorise le communisme en “retirant aux Cubains la possibilité de s’enfuir” de l’île toujours sous l’autorité du régime fondé par Fidel Castro.

“Si vous êtes en colère à cause de l’abrogation de la loi ‘pieds mouillés, pieds secs’ mais d’accord avec le fait d’expulser des réfugiés passés par un processus de contrôle, vous n’êtes pas clair.”

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Cependant, cette nouvelle politique impulsée par Barack Obama ne devrait pas affecter pas ceux qui quittent Cuba pour de vraies raisons politiques et non pour des motivations économiques, le statut de réfugié politique restant une option, a estimé le conseiller à la Sécurité nationale adjoint, Benjamin Rhodes.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet