La franchise Assassin’s Creed n’est pas seulement connue pour proposer de formidables aventures à ses joueur·euse·s, c’est également une saga aux envolées historiques extrêmement travaillées. Chaque époque et univers des titres sont copieusement travaillés par une armée de designer et de concept artists, avec l’aide d’historiens professionnels évidemment. Ainsi, alors que les dernières fumées s’envolaient des décombres de la cathédrale Notre-Dame de Paris, nombreux ont été les fans à relancer Assassin’s Creed Unity (2014), l’épisode se déroulant pendant les évènements de la Révolution Française (1789-1794), avait permis la modélisation 3D de tout le centre-ville de Paris.
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#NotreDame j'ai dû y mourir environ 45 260 fois tué par les gardes dans Assassin's Creed Unity.
— Erinaceus europaeus (@Gwnd77) 15 avril 2019
Ce jeu l'a tellement bien représentée qu'on s'y croirait Laissez-moi vous emmener tout en haut de la flèche pour pouvoir l'admirer pic.twitter.com/Z4hhAYHKJE
Le travail effectué sur Assassin’s Creed Unity est gigantesque, notamment parce que, comparé à des époques antiques (Assassin’s Creed Origins ou Odyssey) ou tout simplement moins documentées sur l’architecture (le premier du nom sur la 3ème croisade), il existait déjà de nombreux plans, comptes rendus et visions d’artistes du Paris insurrectionnel. C’est avec une certaine émotion que les joueurs ont relancé l’épisode parisien de la franchise AC.
Un simple mémento pour cette chère Notre-Dame qui a tant souffert...
— Victor (@221B_ViHolmes) 15 avril 2019
En espérant bientôt la revoir dans la capitale, aussi belle qu’avant...#NotreDame #AssassinsCreedUnity pic.twitter.com/l5tyfQzC8O
La reconstitution historique a toujours été un enjeu primordial pour Ubisoft, particulièrement lorsqu’il s’agit de traiter une période aussi fascinante que celle de la Révolution française. Leurs choix historiographiques ne s’étaient d’ailleurs pas faits sans bruit, à la sortie du jeu. Jean-Luc Mélenchon avait critiqué la vision “contre-révolutionnaire” adoptée par le jeu, lorsqu’il s’agissait de traiter des personnages comme Robespierre ou Marie-Antoinette. Étonnamment, les critiques ont souvent retenu le traitement des personnages et évènements historiques mais peu se sont penchés sur les interprétations architecturales, à commencer par la cathédrale en question, qui ne ressemblait pas vraiment à ça. En novembre dernier, Aymar Azaïzia, directeur transmédia des contenus de la franchise nous faisait part d’un détail amusant :
“Par exemple, quand on a fait la bande-annonce de Unity, on a mis une guillotine sur le parvis de Notre-Dame. On savait qu’il n’y en avait pas historiquement, mais le marketing voulait quelque chose de reconnaissable et une image forte pour le trailer. On a eu le droit à une véritable tempête dans un verre d’eau, alors que le jeu final ne serait pas comme ça. En revanche, personne parmi ces ‘spécialistes’ n’a tiqué sur la flèche de Notre-Dame, alors qu’elle n’existait pas à ce moment-là. Elle était détruite et en réparation à l’époque, mais on l’a gardée expressément.”
Il y a évidemment des choix purement artistiques à faire lorsqu’on crée un jeu, et si personne ne s’attendait à voir tomber cette mythique flèche, son absence dans le jeu aurait pu décevoir. En tout cas, joueurs et joueuses du monde entier vont pouvoir au moins continuer d’arpenter sa charpente, en attendant la reconstruction.