Bonne nouvelle : vous pourrez bientôt avoir une connexion haut débit pendant votre vol

Bonne nouvelle : vous pourrez bientôt avoir une connexion haut débit pendant votre vol

La technologie développée par le Français Oledcomm, qui transmet les données via la lumière, promet un débit de 100 Mo/s.

Dans quelques années, le wi-fi pourrave et cher qui équipe actuellement les avions de ligne ne sera peut-être plus qu’un affectueux souvenir. Alors que le ciel reste l’un des derniers endroits (avec une cage de Faraday, quelques zones blanches hexagonales et le RER A lorsqu’il passe sous la capitale) où l’absence de connexion Internet nous oblige encore à interagir avec nos semblables, Air France compte y remédier très bientôt.

À voir aussi sur Konbini

Au salon aéronautique du Bourget, du 17 au 23 juin prochain, la compagnie aérienne française va expérimenter la technologie Light Fidelity (LiFi). Sur le stand Latécoère, on trouvera une réplique à taille réelle d’une cabine moyen-courrier Air France équipée de ce wi-fi amélioré (fourni par l’entreprise française Oledcomm, qui se faisait remarquer en janvier au CES), où la lumière transporte les données 100 fois plus vite qu’une connexion classique – avec un débit, tenez-vous bien, de 100 Mo/s descendant (celui qui vous intéresse, puisqu’il émet d’afficher vos pages Web). Le tout sans câbles et sans ondes électromagnétiques, le seul appareil visible étant un plafonnier de la taille d’un détecteur de fumée.

Un tournoi d’e-sport en plein vol en septembre

Pour démontrer la fiabilité et, surtout, la rapidité du système, l’entreprise a convoqué Ubisoft pour organiser un tournoi de Trackmania Stadium, lundi 17 juin prochain. Visiteurs et e-sportifs pourront vérifier l’absence de latence du système en s’affrontant via les tablettes encastrées dans les sièges. Et les gamers feraient bien de s’y habituer, puisque la finale du véritable tournoi, en septembre prochain, aura lieu dans un vol commercial, sur douze sièges équipés du LiFi.

Outre le gaming sans latence, ce système pourrait également offrir aux passagers de visionner des films en 4K (vu la taille des écrans des sièges, l’avantage ne saute pas aux yeux), des services en réalité augmentée (AR) dont on ignore encore tout et, oui, une connexion Internet digne de ce nom. Un pas de géant par rapport à la technologie actuelle.

En 2018, un rapport comparatif des différentes compagnies aériennes démontrait qu’aux États-Unis, le wi-fi des avions plafonne encore à 15 Mo/s au mieux, et le plus souvent vers 10 Mo/s. Soit quelque part dans un no man’s land au-dessus de la 3G, certes, mais bien loin de la 4G. Et c’est sans compter l’intermittence de la connexion.

L’inconvénient de la portée, le spectre du piratage

Le LiFi, qui devrait être déployé dans les cinq ans selon Air France, ne changera rien à la qualité de la connexion Internet entre l’avion et le sol, comme le relève Engadget. À l’intérieur de l’avion, en revanche, la technologie trouvera toute sa place. Utiliser la lumière plutôt que les ondes électromagnétiques pour se connecter à Internet présente certes de considérables avantages (ça fonctionne mieux dans les environnements denses, c’est plus sur et plus rapide), mais il reste l’inconvénient de la portée : le plafonnier LiFiMax d’Oledcomm, qui sortira en septembre, ne couvre que “20 à 28 mètres carrés”, comme le Bluetooth. Et contrairement à une box wi-fi, une lampe LiFi coûte encore très cher (comptez 699 euros pour la lampe MyLiFi, et environ mille euros pour ce nouveau produit, à en croire Futura).

Autre problème à plus long terme : a-t-on réellement envie d’améliorer la connectivité des avions, quand on se souvient que les objets connectés sont de véritables gouffres de vulnérabilités informatiques ? Pour le moment, l’état de l’art de la technologie et la compartimentation étanche des différents réseaux informatiques de l’avion a jusque-là empêché des hackers de contrôler la direction d’un avion depuis la tablette du siège, mais demain ? Si des technologies comme le LiFi se démocratisent, il faudra rapidement inventer les protocoles de sécurité qui vont avec.