L’Assemblée nationale retoque la prise en compte du vote blanc pour la prochaine présidentielle

L’Assemblée nationale retoque la prise en compte du vote blanc pour la prochaine présidentielle

Par 124 voix contre 54, les députés ont refusé un amendement proposant de comptabiliser le vote blanc dans les suffrages exprimés pour la présidentielle de 2022.

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Dans la nuit du 28 au 29 juillet, l’Assemblée nationale a retoqué un amendement qui proposait de prendre en compte le vote blanc dans les suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle. Porté par le groupe de députés Les Constructifs, avec le soutien d’élus socialistes, MoDem et insoumis, le texte stipulait également qu’après décompte des résultats, un nouveau tour pourrait être organisé si les votes blancs atteignaient la majorité relative ou absolue.

Ce vote consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou dépourvue de tout nom de candidat. “Il indique ainsi une volonté de prendre part au débat démocratique, tout en marquant un refus des choix proposés”, explique le site du Parti du vote blanc. Actuellement décompté séparément, il n’entre néanmoins pas du tout en compte. Une hérésie selon Stéphane Guyot, président du Parti du vote blanc, qui nous expliquait il y a quelque temps pourquoi ce vote était selon lui essentiel.

Un amendement qui va “dans le bon sens”

“Le rejet de cet amendement ne me surprend pas, mais il m’inspire du mépris”, a-t-il réagi après le récent retoquage de l’Assemblée nationale :

“Les élus, quelles que soient leurs couleurs politiques, ne veulent pas légiférer pour la comptabilité du vote blanc dans les suffrages exprimés. Et ils ne le feront jamais, sauf s’ils y sont contraints, parce qu’il ne les avantage pas. En attendant, on ne fera donc qu’observer au Parlement des retoquages et des volte-face sur le sujet, comme cela a été le cas dernièrement avec le casier judiciaire vierge des ministres.”

À l’Assemblée nationale, quelques élus pensaient pourtant qu’une véritable prise en compte du vote blanc irait “dans le bon sens”. C’était notamment le cas du président du groupe MoDem, Marc Fesneau, ou encore du député UDI Maurice Leroy, pour lesquels, “si l’on avait eu le vote blanc depuis un moment, sans doute n’aurions-nous pas eu un certain nombre de votes extrêmes”. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a quant à elle émis une objection, déclarant“qu’il était préférable d’attendre pour envisager une telle modification”. Jusqu’à quand ? Telle est la question.