L’Arabie saoudite et ses alliés suspendent leurs liens diplomatiques avec le Qatar

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Des propos sur l’Iran qui n’auraient pas plu à l’Arabie saoudite

Il semblerait qu’en filigrane de ce boycott se trouvent des tensions inhérentes à des positionnements divers face à l’Iran, qui ne plairaient pas à l’Arabie Saoudite. Mercredi 24 mai, selon la Qatar News Agency (QNA), agence de presse du Qatar, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, aurait désigné l’Iran comme étant une “puissance islamique régionale qui ne peut pas être ignorée”. Ce dernier a tenu à démentir ces propos, qu’il dit n’avoir jamais prononcés. Mais selon Le Monde, cela n’a pas modifié le point de vue des médias saoudiens et émiratis qui le qualifieraient d’“agent de l’Iran” ou de “fils ingrat”.
Le Qatar n’est pas le seul à être indulgent avec l’Iran. En effet, le Koweït et Bahreïn ont un positionnement similaire. Ce sont d’ailleurs les deux seuls membres du Conseil de coopération du Golfe à ne pas avoir rompu les relations diplomatiques avec le Qatar. Pour Benjamin Barthe, correspondant du Monde à Beyrouth, cette décision quasi unanime de rompre avec le Qatar est en réalité une stratégie pour “faire le ménage en interne” afin que tous s’alignent sur le positionnement saoudien, bien plus qu’il ne s’agirait d’une décision éthique antiterroriste :

” En obligeant le Qatar, le plus volubile et voyant des trois [Koweït, Oman et Qatar, ndlr], à rentrer dans le rang, le camp pro-saoudien signifie que ces écarts diplomatiques ne seront plus tolérés. L’heure est au garde-à-vous, à la mobilisation générale face au danger iranien. Pour Abou Dhabi, c’est aussi l’occasion de faire taire un rival direct. La locomotive des Émirats arabes unis n’a jamais avalé que le Qatar ne rejoigne pas cette fédération, lors de sa création en 1971.”