Après Standing Rock, la contestation pacifiste et écologiste des Amérindiens se poursuit

Après Standing Rock, la contestation pacifiste et écologiste des Amérindiens se poursuit

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Les “Native Americans” protestent contre le pipeline de Trans-Pecos au Texas (©Two Rivers Camp/Facebook)

À la suite de leur victoire à Standing Rock, qui a vu la suspension de la construction d’un oléoduc controversé dans le Dakota du Nord, les Natifs Américains poursuivent leur lutte en s’inspirant de ce modèle de résistance pacifique. 

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D’avril à décembre 2016, des manifestants amérindiens écologistes du Dakota du Nord se sont opposés aux forces de l’ordre pour empêcher la construction d’un pipeline controversé sur leurs terres sacrées. Une révolte pacifique des “protecteurs de l’eau” contre des géants de l’énergie qui leur a valu le soutien de milliers de personnes à travers les États-Unis, aboutissant à la révision du tracé de l’oléoduc, pourtant achevé à 80 % en décembre.

Bien que la première victoire de Standing Rock ne soit pas définitive (si l’armée américaine a suspendu le permis de la société Energy Transfer Partners, Donald Trump pourrait revenir sur cette décision), d’autres activistes indigènes s’en inspirent pour poursuivre leurs combats dans le reste du pays. Actuellement, certains occupent le Two Rivers Camp dans la région de Trans-Pecos, dans l’ouest du Texas, où un autre projet de pipeline est prévu. Pour le Guardian, ce nouveau regroupement est le signe que le mouvement de Standing Rock a inspiré aux Amérindiens un nouveau modèle de résistance : des occupations pacifistes pour préserver leur héritage culturel et environnemental.

Naissance d’un mouvement historique

Depuis une semaine, les occupants du Two Rivers Camp souhaitent aboutir à l’interdiction de la construction du pipeline de Trans-Pecos, à la frontière avec le Mexique. Ce projet, une nouvelle fois conduit par la société Energy Transfer Partners, vise à construire un oléoduc de 238 kilomètres de long pour transporter des hydrocarbures (comme le gaz de schiste) entre les deux pays.

S’inspirant du mouvement de Standing Rock, le Two Rivers Camp adopte des techniques de protestation similaires, entre l’établissement de camps spirituels et l’organisation d’actions directes et non violentes :

“Nous allons suivre le même modèle [de protestation] qu’à Standing Rock. C’est un moment historique d’une ampleur sans précédent pour les problèmes environnementaux, pour la protection de nos eaux, pour la protection de nos terres, pour la protection de nos sites sacrés et pour la protection de nos traités”, s’exclame auprès du Guardian Frankie Orona, directeur général de la Société des nations autochtones et l’un des organisateurs du Two Rivers Camp.

En effet, ce projet se situe une fois de plus sur des terres sacrées pour les tribus amérindiennes locales et serait une menace sérieuse pour l’environnement. Les habitants arguent que la construction du pipeline impliquerait la destruction de la biodiversité unique qui s’épanouit dans le morceau de désert situé sur le tracé du pipeline. Ils craignent également qu’une fuite de gaz ou une explosion n’entraîne la contamination de leurs sols et du Rio Grande, qui coule à proximité. En effet, aucune étude d’impact n’aurait été menée en amont du chantier.

“On ne reculera plus”

En dehors du Texas, des activistes indigènes liés au mouvement de Standing Rock se rassemblent pour mener de nouvelles actions pour la protection de l’environnement dans des États comme le Minnesota, la Floride, Hawaii, Washington ou le Wyoming. Pour Elliott Moffett, membre des Nez-Percés, une tribu amérindienne de l’Idaho, le combat de Standing Rock a eu une portée internationale qui a permis de mieux faire comprendre l’intrication entre la défense des droits des peuples autochtones et leurs activisme tourné vers la protection de l’environnement.

Nous habitons ici depuis des milliers d’années. Nous avons dû faire face à des problèmes de développement durable”, explique-t-il au Guardian. Avant de conclure : “Standing Rock a réellement permis d’ouvrir les yeux de l’opinion. Maintenant il n’y a plus de retour en arrière possible. Trop c’est trop.”