À Harvard, Mark Zuckerberg prononce un discours très politique

À Harvard, Mark Zuckerberg prononce un discours très politique

“Il est désormais temps pour notre génération de définir un nouveau contrat social”

“Toutes les générations ont défendu leur définition de l’égalité. Il est désormais temps pour notre génération de définir un nouveau contrat social”, a plaidé Mark Zuckerberg qui a troqué ses vieux T-shirts contre un costume-cravate. À 33 ans, le PDG de Facebook n’a cessé de parler d’un “nous” collectif, s’inscrivant forcément dans cette nouvelle génération Internet. Nous devrions vivre dans une société qui mesure le progrès non pas grâce aux indicateurs économiques comme le PIB mais de la façon dont chacun trouve un rôle qui a du sens”, a poursuivi Mark Zuckerberg, qui rappelons-le, compte parmi les personnalités les plus riches de la planète, avec une fortune estimée à 44,6 milliards de dollars (environ 40 milliards d’euros).
Le créateur de Facebook a tenu des propos forts sur le travail et l’évolution de notre mode de vie. Depuis janvier, il effectue un “tour des États-Unis” afin de visiter tous les États américains dans lesquels il ne s’était jamais rendu (certains le soupçonnent d’ailleurs de vouloir se présenter à la prochaine élection présidentielle). C’est en faisant référence à son périple qu’il a déclaré :

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“Quand nos parents ont reçu leur diplôme, leur but dans la vie venait, de manière simple, de leur travail, de leur Église, de leur communauté. Mais, aujourd’hui, la technologie et l’automatisation détruisent de nombreux emplois. Le nombre de membres diminue dans toutes les communautés. Beaucoup de gens se sentent déconnectés et déprimés et tentent de remplir un vide. […] J’ai rencontré des ouvriers qui savent que leurs emplois n’existeront plus et qui cherchent à trouver leur place.”

Revenu universel et couverture santé : “Ce sont des gens comme moi qui devraient payer”

Le patron de Facebook a parlé des grands projets qui lui tiennent à cœur, comme le changement climatique, la recherche médicale ou encore le vote en ligne, mais il a précisé que ceux-ci ne seraient pas possibles si les États-Unis ne travaillaient pas à rendre leur société moins inégalitaire, et surtout, à autoriser l’échec. “Facebook n’était pas mon premier projet, a-t-il confié, J.K. Rowling a reçu douze refus avant de publier Harry Potter et même Beyoncé a dû écrire des centaines de chansons avant d’arriver à ‘Halo’. Les plus grands succès naissent de la liberté d’échouer.”
Puis, l’ancien étudiant d’Harvard s’est lancé dans un plaidoyer pour le revenu universel. Il a d’abord raconté avoir eu la chance d’étudier grâce à sa famille qui l’a aidé financièrement. Il a ensuite expliqué que pour remédier aux inégalités sociales, le revenu universel semblait être une bonne solution. Il a aussi évoqué une couverture santé étendue et une garde d’enfants à bas coût, des services qui permettraient au pays d’établir, dit-il, “un nouveau contrat social”. Pour financer tout ça ? Pas de problème, Mark Zuckerberg a la solution : “Donner à chacun la liberté de poursuivre son but n’est pas gratuit, admet-il, ce sont les gens comme moi qui devraient payer pour cela.”
Notons tout de même que Facebook est fortement critiqué, surtout en Europe, pour abuser des pratiques d’optimisation fiscale. En 2015, l’entreprise n’a payé que 320 000 euros d’impôts en France, alors que son chiffre d’affaires était estimé à 266 millions d’euros. En somme, Mark Zuckerberg a prononcé un bien joli discours, dont on espère retrouver l’esprit dans ses actes.
Ci-dessous, le discours de Mark Zuckerberg dans son intégralité :