Une dizaine de street-artists suisses ont réalisé des fresques couvrant 4661m2 des murs de la prison de Lenzburg. Un livre sorti récemment raconte leur aventure.
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“En prison, il faut faire attention à ce que tu peins”
Parmi tous ces artistes suisses, les membres de Nevercrew étaient particulièrement contents de réitérer l’expérience du street-art dans une prison des années plus tard. En effet, en 1998, alors que Christian Rebecchi et Pablo Togni qui forment Nevercrew sont à peine âgés de 18 ans, ils participent à un projet de street-art dans la maison d’arrêt de Bellinzona, où les détenus sont en attente de jugement.
“Nous avions peint dans la zone de promenade, mais notre approche et notre expérience n’avaient rien à voir avec ceux du projet 4661m2. La structure était différente, la surface beaucoup plus petite et nous n’avions pas autant ressenti cette sensation d’être “enfermés” comme à Lenzburg”, se souviennent-ils avant d’ajouter :
À cause de notre âge, nous avions pris cette expérience un peu à la légère et nous avions juste essayer de divertir les prisonniers sans vraiment penser aux conséquences de notre art.
Ils ont souvent représenté la liberté ou ce qu’il manque en prison, d’autres ont seulement voulu créer quelque chose de joli à regarder. Nous avons tous essayé d’amener quelque chose à l’intérieur de ce bâtiment où les détenus sont enfermés.
Je suis sur que chacun de nous a retiré quelque chose de cette expérience. C’est un endroit où tu ne peux pas peindre tous les jours et ça te donne l’impression que quelque chose de spécial est en train d’arriver. On a beaucoup appris sur la prison, les peines, les lois, les personnes qui sont incarcérées, leur attitude. Pour Note et moi, ça a vraiment été l’expérience la plus intense que nous avons réalisé au cours de notre carrière.