25 prix Nobel d’économie dénoncent le programme de Marine Le Pen

25 prix Nobel d’économie dénoncent le programme de Marine Le Pen

Dans une tribune parue ce mardi 18 avril dans Le Monde, 25 prix Nobel d’économie, dont Joseph Stiglitz et Jean Tirole, mettent en garde contre le programme antieuropéen de la candidate du Front national. 

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Dans une tribune courte mais efficace publiée ce mardi 18 avril dans le journal Le Monde, 25 prix Nobel d’économie s’unissent malgré leurs désaccords contre les positions de Marine Le Pen sur l’Europe. Angus Deaton, Joseph Stiglitz, Michael Spence, Jean Tirole et leurs confrères ont été parfois cités par Marine Le Pen. Une récupération politique de leurs travaux que les honorables récipiendaires du Nobel d’économie dénoncent ici. “Nos opinions convergent pour dénoncer l’instrumentalisation de la pensée économique dans le cadre de la campagne électorale française”, écrivent-ils.

Ils reviennent en sept points clairs et concis sur l’importance du maintien de l’Union européenne : “La construction européenne est capitale non seulement pour maintenir la paix sur le continent mais également pour le progrès économique des États membres et leur pouvoir politique dans le monde”, affirment-ils d’emblée.

“Quand ils sont bien intégrés au marché du travail, les migrants peuvent être une opportunité économique pour le pays d’accueil”

Les économistes assurent que les programmes antieuropéens “déstabiliseraient la France et mettraient en cause la coopération entre les pays européens” aussi bien sur le plan économique que politique. Concernant les politiques “isolationnistes et protectionnistes” proposées par Mme Le Pen, les prix Nobel y voient “de dangereux moyens d’essayer de générer de la croissance”, et vont jusqu’à parler de “guerres commerciales”. 

Ces 25 prix Nobel pointent aussi la politique migratoire de Marine Le Pen, qui ne cesse de répéter que les migrants vont prendre le travail des Français. “Quand ils sont bien intégrés au marché du travail, les migrants peuvent être une opportunité économique pour le pays d’accueil”, soulignent les économistes, ajoutant que “plusieurs des pays les plus prospères au monde ont su accueillir et intégrer les émigrés”. Alors, pourquoi pas nous ?

“Il faut renouveler les engagements de justice sociale, et ainsi garantir et développer l’équité et la protection sociale”, poursuivent-ils, sans pour autant mener une politique de “protectionnisme économique”. Enfin, ils mentionnent sans le nommer, le terrorisme, auquel il faut faire face avec “plus de solidarité, pas moins”. “Les problèmes sont trop sérieux pour être confiés à des politiciens clivants”, finissent-ils par conclure.