Entre 2000 et 2015, 244 millions de personnes ont quitté leur pays d’origine pour une autre vie, ailleurs. Leur nombre a bondi de 41 % en quinze ans.
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À cause de la crise syrienne, les objectifs du monde entier se sont braqués sur les exilés en provenance de ce pays ravagé par les différentes factions qui s’y font la guerre depuis près de cinq ans désormais. Or, si la Syrie est au centre de l’attention aujourd’hui, c’est loin d’être le seul État d’où l’on plie bagage pour aller chercher une vie meilleure… ailleurs. La preuve.
D’après une étude des Nations unies parue mardi et relayée par AP, le nombre de migrants a augmenté de 41 % entre 2000 et 2015, pour atteindre le chiffre alarmant de 244 millions de personnes. Parmi ces exilés, seuls 20 millions peuvent prétendre au statut de réfugié. Cette étude, qui examine ces mouvements de population sur quinze ans, permet notamment de démonter de nombreux clichés.
D’où viennent-ils ?
L’Asie et l’Europe sont les zones qui accueillent le plus de migrants, mais aussi celles dont il en émane le plus. Eh oui, l’Onu précise que les déplacements se font le plus souvent entre pays de la même région. Voyez plutôt : 43 % des migrants proviennent d’Asie, soit 104 millions d’individus, tandis que 25 % d’entre eux, ou 62 millions, sont originaires d’Europe.
L’Amérique latine et les îles Caraïbes sont le troisième plus grand foyer de migrants au monde avec 15 % du nombre total, soit 37 millions de personnes. Seuls 2 % viennent d’Amérique du Nord. C’est l’Inde qui compte le plus d’exilés avec 16 millions de personnes, suivie par le Mexique (12 millions), la Russie (11 millions), la Chine (10 millions), le Bangladesh (7 millions), le Pakistan et l’Ukraine (6 millions chacun).
Où vont-ils ?
Les États-Unis n’ont pas perdu leur réputation de terre d’accueil. Avec 47 millions, soit un cinquième du total, le pays de l’Oncle Sam accueille bien davantage de gens que d’autres États. Juste derrière, l’Allemagne et la Russie ont pris en charge 12 millions de migrants chacun, l’Arabie Saoudite 10 millions, la Grande-Bretagne 9 millions et les Émirats Arabes Unis 8 millions.
Au niveau des continents, l’Europe se situe devant, avec 76 millions de migrants, juste devant l’Asie qui en a accueilli 75 millions. L’Asie et l’Europe se partagent deux tiers des migrants du monde entier.
Qui sont-ils ?
Contrairement à ce que matraquent certains élus peu scrupuleux, les hommes sont certes majoritaires parmi les migrants du globe, mais d’une très courte tête : les femmes représentent 48 % du total, soit quasi la moitié. Sans surprise, ils ont plutôt l’âge de travailler : l’âge médian de ces exilés est de 39 ans tandis que 15 % d’entre eux ont moins de 20 ans.
Même si 244 millions de migrants est un chiffre impressionnant, l’Onu ajoute qu’ils ne représentent que 3,3 % de la population mondiale – bien qu’ils n’en constituaient que 2,8 % en 2000. Pourtant, les migrants composent désormais 10 % de la population d’Europe, d’Asie et d’Océanie.