Pourquoi l’auteur de The Witcher et CD Projekt se sont-ils autant boudés ?

Publié le par Pierre Bazin,

... avant de se réconcilier !

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La série Netflix bat des records d’audience depuis quelques semaines. Sur Steam, elle a même porté les jeux The Witcher à un niveau de ventes jamais atteint. Pour rappel, l’univers du sorceleur Geralt de Riv est basé sur la série de romans d’Andrzej Sapkowski. Les studios polonais CD Projekt ont toujours été les détenteurs des droits d’adaptation en jeux vidéo, mais également des produits dérivés ou encore des romans graphiques.

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Malheureusement, les relations entre Sapkowski et CD Projekt n’ont pas toujours été au beau fixe. L’auteur n’a jamais caché qu’il n’appréciait pas vraiment les jeux The Witcher (et même les jeux vidéo en général). Sapkowski a aussi mal pris le fait d’avoir été parfois éclipsé par la saga vidéoludique. À l’international, pour atteindre de nouvelles audiences, de nombreux éditeurs ont publié ses romans en y accolant des images des jeux de CD Projekt.

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Pour la sortie de la série, les livres ont aussi été illustrés pour surfer sur le “succès Netflix”.

Une histoire d’argent (et on ne parle pas de l’épée)

Outre les désaccords artistiques, Andrzej Sapkowski en veut aussi pour son argent. Lorsque l’auteur avait signé, en 2007, le contrat qui cédait les droits d’adaptation à CD Projekt, il n’aurait jamais imaginé que la franchise aurait un tel succès international sur PC et consoles.

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Le dernier chiffre en date faisait état de 40 millions d’exemplaires de jeux The Witcher écoulés, la moitié correspondant au troisième épisode, Wild Hunt. Tout cela avant la sortie de la série Netflix.

Ne s’attendant pas à ce genre de succès et donc de recettes faramineuses, Sapkowski a souhaité renégocier ses droits en demandant des royalties (parts des ventes) au lieu du montant forfaitaire initialement demandé. En octobre 2018, il réclame 60 millions de zlotys polonais (un peu plus de 15 millions d’euros), mais CD Projekt refuse cette demande jugée abusive.

“De l’avis de notre entreprise [CD Projekt, ndlr], les demandes exprimées sont sans fondement en ce qui concerne leur mérite ainsi que le montant stipulé.”

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Heureusement pour l’auteur polonais (et pour sa piscine à requins), le studio CD Projekt est connu pour être un des plus transparents de l’industrie, jouissant d’une excellente réputation auprès de la communauté gaming. En plus de rendre publiques les décisions de l’entreprise, il affirmait qu’il restait ouvert à la négociation.

La paix est signée

La hache de guerre a été enfin enterrée le 20 décembre dernier. Dans une note publique, CD Projekt affirme avoir “solidifié” ses relations avec l’auteur polonais. Ils seraient arrivés à un accord qui “satisfait et clarifie pleinement les besoins et les attentes des deux parties, passées et présentes, et définit un cadre pour la future coopération entre les deux parties”.

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Adam Kiciński, président et PDG de CD Projekt, déclare par ailleurs :

“Nous avons toujours admiré les travaux de M. Andrzej Sapkowski – une grande source d’inspiration pour l’équipe ici […]. Je crois qu’aujourd’hui marque une nouvelle étape dans notre relation.”

Le montant du pactole touché par l’auteur n’a pas été communiqué. On saura juste que CD Projekt a réussi à maintenir ses droits d’adaptation pour les jeux The Witcher. Derrière cet accord, on peut entrevoir l’annonce discrète qu’un quatrième épisode vidéoludique de The Witcher pourrait voir le jour. D’ici-là, le studio polonais va concentrer toutes ses forces sur un jeu extrêmement attendu : Cyberpunk 2077, prévu pour le 16 avril 2020.

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