Et si c’était les aliens qui nous observaient les premiers ?

Publié le par Pierre Bazin,

Des scientifiques prennent la question de la vie extraterrestre à l’envers.

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Notre anthropocentrisme nous a souvent fait oublier cette question : comment feraient des civilisations extérieures à la Terre pour nous repérer en tant que formes de vie aliens ? Question subsidiaire : de qui sommes-nous les extraterrestres ? D’ailleurs, quel mot devrions-nous utiliser à la place ?

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Ce sont les questions que Lisa Kaltenegger, astronome à l’université Cornell, s’est posées. Elle s’est associée pour cela à Jackie Faherty, astrophysicienne au planétarium Hayden, qui dépend directement du musée américain d’histoire naturelle de New York.

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Observés, vus ou entendus ?

Leur étude, intitulée “Des étoiles passées, présentes et futures qui peuvent voir la Terre comme une exoplanète en transit”, entreprend d’identifier les systèmes solaires qui pourraient, peuvent ou pourront héberger de la vie extraterrestre et qui, dans le même temps, pourraient détecter la Terre comme un astre mouvant. Dans les faits, cela signifie que ces systèmes ont un point de vue qui leur permet d’observer la baisse de luminosité que crée la Terre lorsqu’elle passe devant un astre.

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En fait, Kaltenegger et Faherty ont inversé les techniques qu’utilisent nos scientifiques terriens pour identifier des exoplanètes pouvant accueillir la vie. La particularité de l’étude réside dans le fait d’appréhender une longue période, entre 5 000 ans avant notre ère (et l’apparition de premières “civilisations” à proprement parler) et 5 000 ans dans le futur. Au bout du compte, l’astronome et la physicienne ont dressé une liste de plus de 2 034 étoiles et de leurs possibles systèmes associés, qui pourraient accueillir des exoplanètes capables d’observer la Terre avec une technologie équivalente.

Cette inversion de perspective a beaucoup perturbé Faherty, qui confie à nos confrères de Wired s’être sentie “un peu espionnée”, se demandant si elle avait vraiment envie d’être “sur une planète qui peut être trouvée”.

En resserrant ses critères, le duo de chercheuses a identifié 42 étoiles qui seront suffisamment proches (une seule dans les trente prochaines années) pour que de potentiels scientifiques étudiant les exoplanètes puissent détecter les signaux envoyés volontairement ou non au cours du dernier siècle. Ces signaux incluent, entre autres, ceux de la radio et de la télévision. Sur ces 42 systèmes stellaires, les scientifiques estiment prudemment que 29 d’entre eux peuvent accueillir des planètes rocheuses “habitables” – de l’eau liquide peut y exister, donc la vie.

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Pour vivre heureux, vivons cachés ?

Ce renversement de perspective pose une autre question : doit-on encore essayer d’entrer en contact, attendre qu’on vienne à nous ou se cacher ? Pour John Asher Johnson, astrophysicien à l’université Harvard, toujours dans les colonnes de Wired, si une vie intelligente existe et peut nous observer, elle nous trouvera :

“Nous sommes une civilisation qui repose énormément sur la transmission d’informations radio à travers le monde […] Ces signaux peuvent être captés par des récepteurs à travers la galaxie, jusqu’à une centaine d’années-lumière.”

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Les signaux vont, de surcroît, de plus en plus loin, nous rendant toujours plus susceptibles d’être trouvés. Macintosh pense donc qu’il est trop tard pour cacher notre existence – pour au moins les 10 000 prochaines années – face à une civilisation qui disposerait d’un niveau de technologie au moins comparable au nôtre. L’astrophysicien relativise également en pointant du doigt l’ethnocentrisme de ces affirmations : il est fort possible que d’autres civilisations nous aient déjà trouvés avec d’autres moyens que l’observation du mouvement des astres.

Dans tous les cas, le travail de Faherty et Kaltenegger vient fournir de nouvelles données extrêmement précieuses pour les chasseurs d’exoplanètes. Elles rappellent enfin que, même si l’on est observables, la distance en années-lumière qui nous sépare d’une potentielle civilisation extraterrestre pouvant nous observer fait que nous serons partis depuis bien longtemps lorsque nous serons “visibles”.

“C’est un rappel que nous sommes perpétuellement en mouvement. La perspective, c’est tout”, conclut Faherty.

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Qui, pensez-vous, entrera en contact en premier ? Eux ou nous ? Écrivez vos plus folles théories à hellokonbinitechno@konbini.com.