Beyond Good and Evil 2 : polémiques sur le développement chaotique du jeu

Publié le par Pierre Bazin,

Dans un article de Libération, des employés d'Ubisoft témoignent des méthodes douteuses du créateur Michel Ancel.

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Ayant récemment annoncé sa retraite anticipée à 48 ans, le concepteur de jeux Michel Ancel doit encore répondre aux critiques vis-à-vis de son travail au sein d’Ubisoft Montpellier. C’est le développement de Beyond Good and Evil 2 (BGE2) qui en aurait fait directement les frais, selon des propos de salariés recueillis par nos confrères de Libération. Victime d’un développement laborieux, cette suite très attendue ferait l’objet de nombreuses discordes entre le papa de Rayman et son équipe montpelliéraine.

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Dans l’article de Libération, une quinzaine d’employés d’Ubisoft témoignent avoir dû endurer des exigences et ambitions démesurées de la part d’Ancel. Le Chevalier des Arts et des Lettres du jeu vidéo français aurait, toujours selon ces mêmes témoignages, poussé plusieurs de ses collègues au burn-out. Un “vétéran” du studio se confie ainsi :

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“Autour de moi, j’ai vu une bonne dizaine de personnes partir en arrêt maladie, sans doute plus… Croiser des gens avec les larmes aux yeux, ça arrive souvent. C’est la première fois que je vois ça chez Ubisoft.”

Des salariés avancent aussi le caractère “intouchable” du créateur, notamment du fait de sa proximité avec le PDG d’Ubisoft Yves Guillemot. Ces conditions de développement chaotique auraient même pu condamner le jeu, ce dernier ayant échappé de justesse à une annulation pure et simple en 2019.

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Fraîchement retraité, Michel Ancel répond aux critiques

Il y a quelques semaines, Michel Ancel avait créé la surprise en annonçant se retirer de ses deux projets : BGE2 et Wild Sheep et, a fortiori, du monde du jeu vidéo. Dans une précédente interview accordée à Libération, il précise que cela n’a pas de rapport avec les récentes affaires de harcèlement et de mauvaises conditions de travail dont a été accusé l’éditeur français Ubisoft l’été dernier.

“C’est l’aboutissement d’un long processus, quelque chose de vérifiable. Ce n’est pas comme si, tout à coup, je quittais un temps plein sur ‘BGE2’ pour partir faire des burgers sur la Croisette”, a-t-il déclaré.

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De leur côté, les journalistes expliquent que cela faisait déjà une dizaine de jours qu’ils enquêtaient sur les conditions de travail d’Ubisoft Montpellier quand l’annonce de son départ est tombée. Ce week-end, le créateur est revenu, via son compte Instagram, sur l’enquête à charge de Libération. Il qualifie cette dernière de “fake news” et rappelle que son départ n’a rien de “précipité”.

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Il estime que les propos recueillis par Libé sont l’œuvre de “quelques personnes qui veulent [l]e détruire, [lui] et [s]es projets”. Il annonce travailler à prouver que les témoignages recueillis sont infondés et condamne les méthodes du journal, qu’il estime “violentes”.