Rencontre avec YG Pablo, protégé de Damso et futur du rap bruxellois

Publié le par Guillaume Narduzzi,

En moins de deux ans et quelques morceaux, le rappeur originaire de Bruxelles est parvenu à se faire remarquer sur la scène belge.

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Le rap belge est en forme depuis quelques années, et les prochaines générations d’artistes commencent déjà à prendre la relève. C’est le cas notamment d’YG Pablo, rappeur en provenance de la capitale belge. En seulement quelques mois, il s’est fait remarquer par Damso (entre autres), et continue de progresser avant de dévoiler un prochain projet qui devrait arriver dans l’année.

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Avec sa polyvalence et sa voix captivante propices aux sons de lover, YG Pablo gravit les marches une à une, sans sauter les étapes. En témoignent ses morceaux, influencés par les vibes américaines. Fort du succès de son titre “AVM”, véritable tube certifié disque d’or avec plus de quinze millions d’écoutes sur Spotify, le jeune homme avance sereinement vers une carrière décidément prometteuse. Entretien.

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Konbini | Qui es-tu ?

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YG Pablo | Je suis YG Pablo. Si c’est trop long, on peut se limiter à YG.

D’où viens-tu ?

Je viens de Bruxelles.

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Où et quand es-tu né ?

Je suis né à Ixelles à Bruxelles dans les nineties, baby.

Quand et comment est-ce que tu as commencé la musique ?

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J’ai toujours adoré la musique, mais mes premiers textes, je les ai faits dans la cour de récréation. Je devais avoir 14 ans et c’était la période des clashs, donc on s’y est mis. Un peu comme tous les jeunes de l’époque, finalement, puis c’est resté.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique ?

De base, la création m’est venue du fait que j’adorais la musique américaine et que personne ne faisait ce style musical en France. J’avais cette envie de combler ce manque en rappant sur des prods super cainri.

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Qu’est-ce que tu faisais avant ?

J’ai fait du basket toute ma vie, j’ai commencé à 10 ans et j’ai arrêté il y a trois ans pour me consacrer full-time à la musique. C’est vraiment un sport qui m’a aidé à me construire et je pense qu’il reste plein de points en commun avec la musique.

Quelles sont tes influences musicales ?

J’écoute vraiment de tout. Je n’ai pas une influence particulière, même si j’aime les artistes versatiles comme peuvent l’être Drake ou Tory Lanez, qui savent autant faire des sons love que de la trap (ou n’importe quoi d’ailleurs). Sinon, j’aime vraiment bien la vibe UK, c’est encore très différent de ce qui se fait en France et aux States.

Comment as-tu été découvert ?

Le morceau qui m’a mis le plus en avant a été “AVM”. Il m’a valu un single d’or et j’ai l’impression d’être bien sur ma lancée pour faire découvrir tout mon panel musical.

Comment tu expliques le succès de ce titre en particulier ?

Je pense que le succès du titre est dû au fait qu’énormément de gens peuvent se reconnaître dans ce que je dis et que, du coup, fatalement, ça les touche. Ils se sentent concernés. Je pense que c’est ça, finalement, le but de la musique, et ça me fait super plaisir.

Comment tu décrirais ton univers artistique ?

Je le décrirais comme unique et varié. Mon public ne connaît qu’une facette de moi pour l’instant, mais mon projet va réellement permettre aux gens de me découvrir artistiquement.

Comment est-ce que tu composes ? Décris-nous ton processus.

J’ai deux modèles. Soit je fais ça chez moi à la maison car j’ai la chance d’avoir un home studio, ce qui permet de produire, d’écrire et de me plonger dans mon univers. Soit directement en studio, avec des producteurs que j’apprécie, si on arrive à avoir une bonne vibe, on plie directement des morceaux.

Avec qui bosses-tu pour la production de tes morceaux ?

Je bosse avec pas mal de producteurs, principalement Mems, qui est également mon manager. Mais aussi beaucoup de beatmakers talentueux, notamment l’équipe Maison Antares, et j’en passe. Ils ont des skills que je n’ai pas. Faire tout soi-même, ça peut limiter.

On dit de toi que tu es “le protégé de Damso”. Quel est ton rapport avec lui ?

Tout d’abord, ça fait plaisir car c’est quelqu’un qui m’inspire artistiquement et dont la carrière est ouf, sachant qu’on vient de Bruxelles. J’ai de la chance d’avoir ce rapport avec lui où il peut me conseiller sur des trucs dans la musique, la vie, etc. Il est passé par toutes les phases que je connais actuellement donc ça me permet de mieux me préparer. C’est important d’avoir quelqu’un qui peut te préparer au futur et qui sait par quelles phases artistiques, émotions et problèmes un artiste peut passer.

Qu’est-ce tu penses du succès du rap bruxellois ces dernières années ?

C’est cool ce qu’il se passe. Après la vague Damso, Hamza, etc., les mentalités ont changé et beaucoup de jeunes se sont rendu compte que c’était possible de venir de Bruxelles et de réussir. On est plein à sortir la tête de l’eau, comme Frenetik, Geeeko, Tawsen… On a tous la même envie d’y arriver, on se connaît tous et c’est super positif.

Tu as sorti le six-titres Super l’année dernière. Que penses-tu de ce projet avec le recul ?

Je suis fier de ce projet. C’est le premier que j’ai fait et j’étais vraiment dans tout, tant dans la sélection des morceaux que dans la direction artistique, même si j’ai bien sûr eu de l’aide de mon équipe pour les prods, clips, etc. Il n’y avait pas d’argent, je finissais le travail dans mon magasin de vêtements puis j’allais bosser ça en studio. Je suis super fier du résultat final et d’avoir pu sortir un projet dont le but était de montrer tous les styles musicaux que je maîtrisais à l’époque.

Comment abordes-tu la scène ?

J’adore ça. Je suis super timide de base, mais une fois sur scène, tout disparaît. C’est toujours un plaisir de partager des moments avec son public et de le rencontrer pour de vrai, d’humain à humain.

T’es signé sur quel label ?

Je suis chez Believe via Art-East Inc en distribution. Ça me permet de continuer de m’exprimer librement, de prendre la direction que je veux et de rester maître de mes choix.

Selon toi, quels sont tes axes de progression ?

J’ai plein d’axes à améliorer, que ce soit dans mes textes, les prods, le visuel… Mais ça fait partie du processus et j’en apprends tous les jours.

Quelles seraient les meilleures conditions pour écouter ta musique ?

Ça dépend de ce que t’écoutes. Si tu veux écouter un son love, il est fortement conseillé de te trouver une wifey. Sinon, j’essaie de faire des sons qui passent aussi bien en voiture que dans le club.

Tes futurs projets ?

Je bosse sur un projet, on prend bien le temps de le travailler pour proposer quelque chose de totalement différent de ce qui se fait et s’entend actuellement. J’ai des projets parallèles aussi, dans la mode. En 2020, c’est deux milieux qui s’entremêlent un peu et j’aimerais vraiment ramener ce côté de moi avec ma musique.

Le mot de la fin ?

La suite s’annonce incroyable, restez super branchés pour mon projet qui sortira avant la fin de l’année. Un gros big up à vous !

YG Pablo sera en concert à La Boule noire à Paris le 2 décembre 2020.