Virginie Despentes lance une maison d’édition engagée et orientée sur la “culture queer et féministe”

Publié le par Inès Richardson,

Getty

Baptisée La Légende Éditions, la structure cofondée avec Axelle Le Dauphin publiera des ouvrages afin de "promouvoir la représentation et la visibilité de la culture queer".

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En association avec la photographe et vidéaste Axelle Le Dauphin, Virginie Despentes lance sa propre maison d’édition baptisée La Légende afin de “promouvoir la représentation et la visibilité de la culture queer”. Selon le magazine Livres Hebdo, l’écrivaine de l’incontournable King Kong théorie ou encore de la trilogie Vernon Subutex s’est exprimée sur la création de la nouvelle structure qui, à partir de l’automne prochain, publiera neuf ouvrages par an, en commençant avec Pulp – Golden Years, un hommage au club lesbien mythique de Paris qui a fermé ses portes en 2007.

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Cofondée avec Axelle Le Dauphin, connue pour avoir réalisé Guru, un documentaire sur une famille Hijra en Inde, mais aussi pour son travail de décor sur le film Titane, La Légende Éditions s’engagera à “promouvoir la représentation et la visibilité de la culture queer et féministe par la création d’un collectif de recherche, de défense, d’archivage et de diffusion de l’art et la culture queer et féministe”. Selon Despentes, les ouvrages publiés seront “en lien avec les enjeux sociétaux de la culture queer, les analyses féministes, l’étude du genre, travaillant à la déconstruction des stéréotypes de genre, et la lutte contre le sexisme”.

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Un signe de contestation

La création de La Légende Éditions s’inscrit dans une période d’incertitude et de bouleversements pour le monde du livre. Vincent Bolloré, déjà propriétaire du groupe Editis, menace de racheter et de fusionner le groupe Hachette – duquel dépend Grasset, qui publie les livres de Despentes. Phénomène de plus en plus répandu dans le monde littéraire, l’autoédition constitue une marque de rupture et de protestation conséquente contre la tradition éditoriale. Après Joël Dicker, Riad Sattouf ou encore Kylian Mbappé, la romancière est loin d’être la première à faire valoir des catalogues diversifiés, libres de pensées et de choix éditoriaux.

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Destinée à prévenir de la menace que représente une concentration des médias sur la démocratie, Virginie Despentes s’est récemment engagée auprès du mouvement #StopBolloré et écrivait en janvier 2022 dans Libération : “Si Bolloré place un type d’extrême droite à la tête des maisons d’édition qu’il rachète, tout ce qu’on a écrit précédemment appartient à Vincent Bolloré. Et une partie du catalogue peut être effacée par pure idéologie : les études de genre, les essais féministes, antiracistes, la philo… Voir des livres enterrés vivants, c’est une idée insupportable !”.

Si ceci explique cela, Despentes jouera toutefois sur les deux tableaux car son prochain roman devrait paraître lors de la rentrée littéraire d’automne chez Grasset. Une façon pour l’écrivaine d’avoir un pied dans le système et l’autre en dehors.