Entre James Blake et Antony and the Johnsons, le franco-mélancolique Vimala nous séduit

Publié le par Rachid Majdoub,

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Né de la fusion d’une mère guitariste et chanteuse, et d’un père violoniste, c’est tout naturellement qu’Adrien Casalis baigne dans une fontaine musicale dont la surface, brillante, laisse entrevoir une eau aussi claire que sombre.

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Un saxophone pour biberon et une guitare comme jouet, le dernier d’une fratrie de musiciens (ses deux frères, ingé’ son et violoncelliste, participent d’ailleurs à son EP) grandit dans un univers bercé de notes qui enveloppent aujourd’hui son quotidien. De la fac, où il a étudié l’art et le graphisme, à ses premiers pas en tant que… réalisateur de courts-métrages, le Français de 25 ans marche précocement vers divers horizons, avançant sur une scène de théâtre et de danse pendant deux ans en tant que comédien, ou entouré d’un collectif de photographes pour exposer sa passion pour l’imagerie.

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Ces différents chemins empruntés depuis quelques années le mènent à une destination, non inconnue pour lui et dans laquelle il s’accomplit aujourd’hui : la musique. Après avoir composé pour des courts-métrages, des publicités ou des spectacles de danse, Adrien Casalis devient Vimala, le nom de scène sous lequel on vous le présente aujourd’hui.

Commençons tout d’abord par le tout premier single de Vimala, “Sailing Soul”extrait de son EP introductif que vous pouvez aussi écouter, plus bas, en exclusivité sur Konbini avant sa sortie le 27 janvier prochain sur le label Opening Light.

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Un premier EP puissant

Vous aurez peut-être remarqué des airs d’Antony and the Johnsons dans le timbre et la production, avec des influences qui voyagent légèrement entre James Blake, Gesaffelstein, Woodkid, Oscar and the Wolf…

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Du beau et puissant. Mélancoliquement envoûtante, la voix de Vimala est une matière qu’on ne trouve pas à chaque recoin de la musique. La production, dont il s’occupe aussi, parcourt de son charme les cinq titres qui composent son premier EP, que l’on vous invite à écouter juste ici avant d’approfondir un peu plus autour d’une petite interview de présentation.

Présentations

Konbini | Qui es-tu ?

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Vimala | Je suis Adrien Casalis. Et Vimala en live c’est Corentin Penloup, Laurie Perrin et moi-même.

Vimala, en hommage à… je te laisse nous raconter l’origine et la signification de ton nom.

J’aimais bien l’idée d’un prénom féminin. Un soir j’étais devant le film Vincent n’a pas d’écailles et au générique je vois Vimala Pons, noir sur blanc, et là je me suis dis que ce nom était vraiment parfait, que visuellement, c’était très beau.

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Il y a une vraie symétrie dans ce nom lorsqu’il est écrit en majuscules. L’alchimie entre ce film, cette actrice et mes good vibes du moment incarnaient parfaitement ce projet.

D’où viens-tu ?

Je t’épargne ma naissance au milieu de nulle part et mon enfance de hippie. J’ai fait des études en école d’art et vis à Paris depuis dix ans.

Que fais-tu dans la vie ? 

Je compose de la musique pour d’autres supports comme la danse contemporaine ou la vidéo. En parallèle, je réalise (mes clips entre autres).

Il y a comme ces deux îles en moi : la musique et le cinéma. Je passe donc ma vie à naviguer entre les deux.

Quand as-tu commencé la musique ? Avec quel(s) instrument(s) ?

Toute ma famille fait de la musique, donc on m’a mis au boulot assez rapidement. J’ai commencé avec une minuscule guitare, puis je voulais faire de la trompette mais j’étais trop petit alors on m’a filé un saxophone (j’ai toujours pas compris cette logique). À l’adolescence, je suis revenu à la guitare, et quand j’en ai eu marre de composer, je suis passé au piano.

Ta spécificité : composer et chanter. Comment expliques-tu une telle mélancolie dans la voix ?

Je compose effectivement toutes mes chansons, principalement au piano.

Quand je chante je fais souvent appel à des souvenirs, des émotions, des sensations pour nourrir mon histoire, c’est un processus conscient ou inconscient, ça doit effectivement engendrer la mélancolie dont tu parles.

Quelles sont tes inspirations, influences musicales ?

Disons qu’il y a des artistes avec qui je me sens à la maison : Dylan, The Beatles, Pink Floyd, re The Beatles, The Velvet Underground, Ella Fitzgerald, Leonard Cohen. Disons qu’eux, c’est la source.

Ensuite il y a les plus “contemporains” : il y a l’album de Darkside, le groupe de Nicolas Jaar, le premier de James Blake aussi, les albums solo de Thom Yorke.

Et puis il y a la musique classique qui occupe une place assez importante.

As-tu eu différents projets avant d’en arriver là ?

Je suis arrivé à la musique d’abord par la musique à l’image, en composant pour mes courts-métrages ou pour des films de potes.

J’ai eu plus tard mon premier groupe, on faisait du rock, on s’amusait bien, et puis il y a eu un gros break parce que notre batteur s’est cassé le bras. J’ai passé six mois seul face à mes morceaux et ça a tout changé. C’était petit à petit que le projet Vimala pointait le bout de son nez, mais je ne le savais pas encore.

Comment définirais-tu ton premier EP ?

Comme une abstraction dans laquelle tu peux te balader, dans laquelle tu es entouré de formes chelous, de visages rassurants, et de nouvelles sensations.

Est-ce que tu as un message à faire passer à travers ta musique ? 

Faire de la musique c’est, quoi qu’il arrive, une manière de transmettre sa vision. Mes idées sont véhiculées par un partage de ressentis que je le veuille ou non. Il s’avère que je le veux et pour moi c’est important. Je ne fais pas une musique à message mais je fais de la musique pour faire passer quelque chose, c’est évident. Et ce quelque chose passera mieux par ma musique que par une explication de celle-ci.

Comment vois-tu ou souhaites-tu voir ton futur ?

C’est compliqué, je sais déjà pas ce que je vais manger ce soir. Quand je vois ce que je suis devenu comparé à ce que j’imaginais devenir il y a 10 ans, je me dis que je me réserve encore quelques surprises.