Qui est Anya Taylor-Joy, la nouvelle révélation hollywoodienne ?

Publié le par Lucille Bion,

De ses débuts de mannequin à sa consécration au cinéma, retour sur le parcours d'une actrice pas comme les autres.

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Une peau laiteuse, un visage digne d’une héroïne de Disney, des cheveux tantôt blonds, roux, bruns ou châtains : avec son physique charismatique, aussi magnétique qu’inquiétant, Anya Taylor-Joy a le pouvoir de rester mutique tout en transmettant des émotions, tant son regard est pénétrant.
L’Américaine, née à Miami en 1996, est en train de devenir la pièce maîtresse des grosses productions hollywoodiennes. Et son rôle dans Le Jeu de la dame, la série Netflix populaire du moment, n’a fait que confirmer une reconnaissance débutée en 2015, avec un certain film d’horreur, The Witch. Retour sur l’ascension fulgurante de cette jeune actrice, entre coups intermédiaires et jolies combinaisons.

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“Si tu t’arrêtes, tu ne vas pas le regretter”

Avant de rejoindre les plateaux géants de Los Angeles, l’Américaine a grandi à Buenos Aires jusqu’à ses 6 ans. Puis elle déménage à Londres avec ses parents – une mère photographe et designeuse d’intérieur et un père banquier international – et ses cinq frères et sœurs. Ne parlant que l’espagnol, elle est contrainte d’apprendre l’anglais dans la foulée, n’arrivant pas à se faire d’amis.
À 16 ans, son destin bascule. Elle devient mannequin après avoir été repérée dans la rue par Sarah Doukas, fondatrice de Storm Model Management, qui la suivait en voiture. Paniquée, Anya Taylor-Joy a tenté de s’enfuir avant que l’entrepreneuse – qui a repéré Kate Moss et Cara Delevingne de la même manière – ne lui lance : “Si tu t’arrêtes, tu ne vas pas le regretter.” Une entrée en matière peu banale qui a été le point de départ de sa carrière.
Fascinée par l’univers Disney, la première audition de la comédienne en herbe remonte au casting de Maléfique (2014), dont Elle Fanning a finalement partagé l’affiche avec Angelina Jolie. Le rôle lui a filé entre les doigts :

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“Étant la plus grande fan de Disney, j’étais en PLS. J’étais tellement nerveuse, je tremblais. J’ai pleuré pendant très longtemps quand j’ai su que je n’avais pas été prise.”

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Voyages dans le passé

Son premier film sera Vampire Academy en 2014, dans lequel elle fera une apparition sans être créditée. Un an plus tard, elle apparaîtra dans The Witch, le premier film de Robert Eggers (The Lighthouse) soutenu par une bonne étoile : le studio américain A24. Tête d’affiche du film, elle nous embarque dans une intrigue qui se déroule au XVIIe siècle. Dans le costume d’une fille modèle, elle suit sa famille qui vient de quitter sa plantation pour s’installer en Nouvelle-Angleterre, près d’une forêt.
Acclamé à Sundance, The Witch la condamne à devenir un être maléfique, bouleversant son arbre généalogique, à l’aide d’une mise en scène malicieusement horrifique. Sa traversée des bois flippante et inoubliable fait d’Anya Taylor-Joy une révélation dans le cinéma indé :

“Je pense qu’il y a beaucoup d’humanité dans la noirceur et la douleur. C’est vraiment fun de jouer dans des films sombres parce que tu peux utiliser une plus grande palette d’émotions et l’étendue de ce qu’il est convenable de jouer est beaucoup plus importante.”

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“Je suis très chanceuse, en réalité, d’être aussi bien entourée. Mon équipe filtre la plupart des rôles de petite amie ou de fille ingrate. La plupart des femmes que j’ai non seulement eu la chance de jouer mais aussi pu découvrir dans les scénarios sont des figures complexes, désordonnées et intéressantes – mais je ne devrais pas être une anomalie, je devrais être la norme.
Vraiment, quand je reçois un scénario pour jouer une petite amie, je le renvoie en me disant ‘Euh ? Pourquoi ?’ J’ai vraiment hâte de participer à cette nouvelle ère féministe dans laquelle nous entrons, où les gens comprennent que chacun est une personne, avec beaucoup plus de matière à revendre qu’on ne le pense”.

Du côté des super-héros

It-girl des films indépendants, Anya Taylor-Joy s’est fait repérer par M. Night Shyamalan avant de jouer ses cartes du côté des blockbusters. Dans son film Split sorti en 2017, elle fait face à un James McAvoy atteint d’un sévère trouble de l’identité, puisqu’il renferme en lui 23 personnalités.
Ce rôle de jeune fille kidnappée et stratège confirmera soudainement son talent. Face au succès du film au box-office et auprès de la critique, elle se glissera une deuxième fois dans la peau de Casey Cooke, toujours sous la houlette de M. Night Shyamalan, qui voit là une opportunité de donner une suite à Incassable et Split dans un dernier volet – moins bon – baptisé Glass.
Un véritable tremplin pour la carrière d’Anya Taylor-Joy :

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“J’ai eu une sorte de réveil brutal parce que j’avais travaillé tellement dur, j’ai eu l’impression de me réveiller d’un rêve lorsque je me suis retrouvée assise à table avec Bruce Willis, Sarah Paulson, James McAvoy et Samuel L. Jackson. Je me disais : ‘Oh mon Dieu, qu’est-ce que je fais là ?’“.

© Les Nouveaux Mutants

Un avenir prometteur

Si ces derniers projets sont plus ou moins concluants, ils ont le mérite d’avoir fait succomber l’industrie. La filmographie éclectique d’Anya Taylor-Joy l’a conduite à d’ambitieux projets à venir.
Il y aura d’abord et surtout Furiosa, le prequel de Mad Max: Fury Road sur l’impératrice et équipière estropiée de Tom Hardy. Anya Taylor-Joy incarnera la version jeune du personnage de Charlize Theron. Toujours sous la houlette de George Miller, elle donnera la réplique à Chris Hemsworth et Yahya Abdul-Mateen II. En prêtant ses traits à Furiosa, la comédienne aura la lourde tâche de révéler le passé d’un personnage iconique de la pop culture, adulé par le public et la critique.
Dans un tout autre registre, elle fera également ses preuves dans Last Night in Soho, écrit et réalisé par la valeur sûre Edgar Wright. Dans ce film attendu le 28 avril 2021 en France, la comédienne incarnera une férue de mode capable de voyager dans les années 1960, où elle rencontre son idole, une éblouissante chanteuse en devenir.
À la suite de ces boucles temporelles, Anya Taylor-Joy reviendra, d’une certaine manière, à la case départ puisqu’elle retrouvera Robert Eggers pour un autre projet d’aventures, six ans après The Witch. Le cinéaste s’intéressera cette fois-ci à la vengeance d’un prince nordique au Moyen Âge, dans The Northman.
Outre-Atlantique, elle a tapé dans l’œil de la Franco-Britannique Kristin Scott Thomas, qui passera pour la première fois derrière la caméra avec The Sea Change, un mystérieux projet adapté du roman éponyme d’Elizabeth Jane Howard. Ce film sur le deuil parental devrait faire beaucoup de bruit en Europe lors de sa sortie prévue l’an prochain – si la situation sanitaire le permet. Quoi qu’il en soit, on est sûr d’une chose : la carrière cinématographique d’Anya Taylor-Joy ne fait que commencer.

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