On a classé (objectivement) les 27 albums de JuL

Publié le par Pauline Allione,

Autopsie de la discographie du rappeur le plus productif de l’Hexagone.

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18 albums studio, huit albums gratuits, une mixtape, deux albums collaboratifs, sans compter les rééditions… Réputé pour son hyperproductivité, son usage de l’autotune et son authenticité, JuL sort ce 9 juin son dernier album, C’est quand qu’il s’éteint ?, qui vient s’ajouter à une discographie déjà pleine à craquer.

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Avant que l’ovni du rap français n’ait produit trop de projets pour pouvoir les compter, on s’est lancés dans une rétrospective de son œuvre qui s’est avérée être un marathon intense mais instructif. Retour sur 27 de ses projets, du moins digeste à la crème de la crème.

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#27. Je trouve pas le sommeil (2014)

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JuL ne sous-traite quasiment aucune étape créative du projet et livre un deuxième album studio qui démontre sa polyvalence comme son envie de tout gérer. Passé pro dans la création de hits, le Marseillais peine quand même à laisser une mélodie en tête avec ce projet, sauf peut-être avec “Señora”.

#26. Lacrizeomic (2014)

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Sortie entre ses deux premiers albums, la mixtape Lacrizeomic contient quelques morceaux qui sortent du lot comme “Briganté” (big up à l’ensemble chemise fleurie-short en jean du J dans le clip) ou “Anti BDH”. JuL pose mieux que dans Dans ma paranoïa, mais certaines prods sont loin d’être suffisamment abouties, car trop simplistes ou trop austères.

#25. Album gratuit vol. 1 (2016)

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Le dernier morceau de la tracklist “Avant la douane” sauve cet opus qui, bien que gratuit, n’est pas forcément un cadeau pour les oreilles. On relève aussi “Elle veut”, malgré le texte qui reprend le cliché de la femme michto. Annoncé au dernier moment, l’album est dévoilé à travers un son par jour et fait le taf escompté puisqu’il comptabilise plus de 250 millions de vues sur YouTube.

#24. Album gratuit vol.6 (2021)

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Que dire de ce 6e album gratuit, si ce n’est que la track “Ça me guintch” compte parmi les meilleures du projet. “Ce son me donne envie de m’asseoir sur la télé pour regarder mon canapé”, résume l’internaute Yass Le Tough.

#23. La Tête dans les nuages (2017)

Loin d’être le meilleur projet du Marseillais, ce projet contribue tout de même à faire de JuL l’artiste le plus streamé et le plus vendu en 2017… pour la deuxième année consécutive. S’il a la tête dans les nuages, JuL est déjà dans les oreilles de tout le monde.

#22. Album gratuit (2015)

C’est en 2015 que le Phocéen, généreux, inaugure la tradition de l’album gratuit pour régaler sa team. Celui-ci ne vaut pas spécialement le détour, si ce n’est pour le classique “Jack Miel”.

#21. Je ne me vois pas briller (2017)

On retient “Mon tiek ti amo”, la déclaration d’amour de JuL à son quartier, la Puenta (ou Saint-Jean-du-Désert) dans le 5e arrondissement de Marseille, “Saoulé” dans lequel il s’adresse à ses haters et “Je ne me vois pas briller” de ce 7e album studio.

#20. Album gratuit vol.7 (2023)

Ce volume mérite une bonne place rien que pour le morceau “Keyser Söze”, inspiré de l’un des personnages d’Usual Suspects. Pendant six minutes, le J rappe sur une prod classique, presque mélancolique et revient sur son parcours : “Si j’en suis où j’en suis, c’est qu’c’est pas un accident”. “Ça va chérie ça va” et “Kusher Kush” valent aussi le détour.

#19. Album gratuit Vol. 2 (2016)

Difficile de ne pas mentionner cet album qui, sans être exceptionnel, contient le méga-tube “Tchikita”, que JuL a désigné comme le titre le plus important de sa carrière. Comme nombre de ses titres, “Tchikita” est pourtant né très spontanément : “J’étais avec mes potos, je me suis dit ‘Bon, là, j’ai envie de faire un son pour les filles, un peu… Et c’est parti de là !’ raconte-t-il dans un article de Booska-P qui revient sur la genèse du hit. Avec sa mélodie, son beat répétitif et son refrain répété maintes fois, “Tchikita” s’inscrit aussi dans l’évolution trap de l’artiste, qui utilise cette recette pour plusieurs de ses tubes.

#18. Album gratuit vol.5 (2019)

“J’peux te faire un disque d’or tout seul dans l’Airbnb” clame la machine – qui passe en moyenne trois à quatre heures sur un morceau – dans “Plus rien ne m’arrête”. Avec ce cinquième volume, JuL perpétue la tradition de rincer ses fans avec une salve de morceaux en accès libre.

#17. Inspi d’ailleurs (2018)

Un JuL fidèle à lui-même, “mais un peu renouvelé”, comme il l’affirme dans “Coup de genoux”, sur lequel il performe sans autotune pendant cinq minutes et évoque ses valeurs, ses proches et les critiques qui pleuvent. Inspi d’ailleurs, c’est aussi le morceau éponyme, “Toto et Ninetta” et forcément, des mélodies ensoleillées… Mais c’est sans doute l’internaute Clapinyourface sur SensCritique, qui en parle le mieux : “L’été avec un peu de JuL, c’est comme passer l’hiver avec des gants en laine, c’est trop bien”.

#16. Album gratuit vol. 4 (2017)

Cœur avé les doigts sur “Parfum quartier”, un morceau introspectif sur le quotidien de JuL, son rapport à la musique et son désir de rester fidèle à lui-même. Comme pour le reste de ses albums gratuits, le Marseillais sort un son par jour et dévoile ici un projet plus rap et moins mainstream.

#15. C’est pas des LOL (2019)

L’artiste prouve encore une fois, s’il le fallait, qu’il est une “machine” : avec 38 morceaux, C’est pas des LOL offre plus de deux heures d’écoute. Au programme, des instrus encore plus festives que d’habitude grâce à Jimmy Sax, une prod signée Vladimir Cauchemar, un feat avec Gambi et les habitués, TK, Houari, Moubarak…

#14. Album gratuit vol.3 (2017)

“Imagine”, “Oh là ils ont mis…”, “Lacrizeotiek”, “Drôle de vie”, “Yamaha debout”… Le troisième album gratuit du J est bourré de pépites. Résolument rap, cet opus est loin du côté variété que l’on connaît à JuL et mérite la première place du podium des albums gratuits.

#13. Cœur blanc (2022)

Sur cet album, le Marseillais étend la team JuL à l’international et fait appel à plusieurs rappeurs européens aux propositions similaires à la sienne. “On retrouve les sonorités de JuL dans d’autres pays, ce qu’on n’a jamais vu dans le rap français, sauf peut-être avec MHD et l’afrotrap, qui a eu un disque d’or en Hollande, et PNL qui s’est exporté à Coachella”, souligne Mehdi Maïzi, journaliste spécialisé dans le rap et animateur du podcast Le Code. Avec Cœur blanc, le média Raplume remarque d’ailleurs un étrange phénomène : deux morceaux de l’album (“N’importe quoi” et “Numéro ten”) portent le même nom que des titres présents dans Dans ma paranoïa et Album gratuit vol. 5… ce qui devait arriva.

#12. Rien 100 Rien (2019)

“La Bandite”, “JCVD”, “Salvatrucha”… Sur les 23 titres de Rien 100 Rien, JuL envoie des titres entêtants, du soleil et de l’autotune et en profite pour rendre hommage à plusieurs personnages de pop culture comme Jean-Claude Van Damme, Bruce Lee ou Tokyo et le Professeur de La Casa de Papel – rappelons d’ailleurs que Netflix a fait appel au rappeur pour la promotion de la saison 3, où débarque un nouveau personnage appelé Marseille. Côté featurings, le J innove avec “J’suis loin” sur lequel il invite Vald.

#11. Demain ça ira (2021)

Du festif, des kicks et deux featurings seulement puisque le Marseillais comptait initialement n’inviter personne. Dans un monde post-Covid, JuL se veut optimiste et rassurant avec 18 titres aux instrus efficaces dont il a le secret, parmi lesquels plusieurs respirent le rosé et le monoï. Et ça marche.

#10. Extraterrestre (2022)

La veille de son arrivée vrombissante en T-Max volant au Vélodrome, JuL sort son 17e album studio. Pour Extraterrestre, le Marseillais voit les choses en grand et clippe chaque son du projet, eux aussi dévoilés quelques heures avant le Vélodrome.

#9. La Zone en personne (2018)

Sur ce double album de 40 tracks, JuL commence fort et sans autotune avec le titre éponyme. On retrouve Ninho, Alonzo, Landy ou encore Maître Gims dans les featurings, des hits comme “Poussette” et un JuL qui kicke à l’ancienne. Il “veut le monde comme Tony”, ça, on l’a compris.

#8. Loin du monde (2020)

Toujours plus polyvalent, JuL surprend – en bien – en invitant Wejdene et Poupie. L’album contient le désormais iconique “Mother Fuck” et réunit la scène rap marseillaise avec SCH, Naps, Le Rat Luciano, L’Algérino, Houari… À vrai dire, en 2021, JuL frappe fort : il y a “Loin du monde” et “La Machine”, mais aussi la compilation démesurée 13’Organisé, qui réunit tout Marseille et secoue l’hexagone avec “Bande organisée”.

#7. Je tourne en rond (2015)

Certifié double disque de platine, le troisième album studio de JuL est sorti à l’époque de la Liga One Industry, le label avec qui il signe ses trois premiers projets avant une séparation pour cause de désaccords. Les pépites : “Mon rêve”, “Je tourne en rond”, “Lady” et bien sûr “Ils sont jaloux”, un featuring d’anthologie qui réunit Friz, Kamikaz, Bilk, Houari et Veazy.

#6. Indépendance (2021)

Introspectif, nostalgique et toujours authentique, JuL reste fidèle à lui-même et à ses recettes mi-musicales, mi-commerciales. Indépendance contient des hits comme “Beuh à la framboise” ou “Ma casio”, du love avec “La Miss” et du rap moins transformé avec “Aghju Capitu” et “Flow mitraillette”. Pendant un moment, le rappeur avait d’ailleurs crédité “Ch pa ki c”, comme compositeur du morceau “Rallumer le toupew”…

#5. La Machine (2020)

Sorti peu de temps après le premier confinement en France, ce double album est venu rythmer un été attendu avec impatience. Les mélodies respirent le soleil, certaines tracks sont carrément sensuelles – “Ce soir” – et d’autres affirment l’amour du rappeur pour la variété française. Sur “Davai Davai”, on retrouve un JuL plus à l’ancienne et sans autotune.

#4. L’Ovni (2016)

Deuxième disque de diamant de JuL après My World, L’Ovni signe le début d’une métaphore extraterrestre devenue indissociable de la carrière de l’artiste et vient peaufiner son univers. Avec le premier morceau “On m’appelle l’ovni”, il s’empare de son statut de marginal du rap français et le revendique. L’ovni, c’est aussi “Carnalito”, “Elle et l’autre”, “C’est le son de la gratte”…

#3. Dans ma paranoïa (2014)

Sorti en 2014, le premier album du rappeur est celui de “Sort le cross volé”, le hit qui l’a fait découvrir. “J’oublie tout” et “Tu la love” méritent le détour. Sur ce premier projet, JuL pose les bases. Il aborde ses thématiques phares – le quotidien, l’amour, les trahisons, le show-business –, ne se foule pas sur l’écriture et pose sur des instrus simples mais entraînantes. Il n’hésite pas non plus à user et abuser de l’autotune, qui deviendra sa signature autant qu’une porte ouverte aux critiques pour les puristes et les détracteurs.

#2. Émotions (2016)

Sur cet album plus intimiste, le J se veut plus transparent sur ses sentiments et ce qu’il traverse. Disque d’or en deux semaines seulement avant de devenir triple disque de platine, l’album contient notamment le morceau éponyme “Émotions”, “Mon bijou” ou encore “Allez le sang”… De quoi faire bouger un public de 7 à 77 ans.

#1. My World (2015)

Album le plus vendu de l’artiste, My World est aussi le premier à sortir sous son label D’Or et de Platine, en indépendant. Le rappeur réalise le projet de l’écriture à l’enregistrement et on retrouve avec délice les morceaux “Ils m’ignorent”, “Amnésia”, “Wesh alors”, “Encore des paroles”, “Ils m’ignorent”, “En Y”… Vous l’aurez compris, toute la tracklist est un bonbon auditif.