L’actrice est également revenue sur plusieurs exemples personnels – comme la fois où un producteur l’avait invitée à embarquer à bord de son jet privé, et qu’elle avait finalement découvert qu’ils seraient tous les deux seuls et qu’un lit double avait été préparé. Même si elle n’a pas été agressée cette fois-ci, elle en garde un souvenir amer : “C’était tout à fait inacceptable et manipulateur. J’avais peur.”
L’actrice a également admis avoir refusé des rôles qui auraient pu l’objectifier, se montrant réticente à tourner des scènes à caractère sexuel. Elle était notamment effrayée à l’idée de se faire à nouveau traiter de “Lolita” par les critiques, comme ce fut le cas après ses premiers films.

Un problème systémique

La star de Black Swan s’est ensuite attelée à décrire le monde d’hommes dans lequel elle évolue depuis ses 11 ans. Une industrie aux airs troublants de Mad Men où – pourtant un demi-siècle après l’époque dépeinte dans la série – les femmes demeurent relayées aux jobs périphériques aux prises de décisions, isolées et réduites à un silence opportun :
“En général, […] vous êtes souvent la seule femme sur le plateau. C’est très rare de trouver des femmes dans l’équipe de tournage, si ce n’est à la coiffure, au maquillage et aux costumes – des départements typiquement réservés aux femmes – et je pense que les femmes connaissent des choses similaires dans beaucoup d’industries.”
Selon Natalie Portman, ce manque d’effectifs féminins serait purement volontaire, et tendrait à rendre les femmes moins menaçantes pour les hommes qui souhaitent conserver leur pouvoir :
“Ce qui est surprenant, c’est que c’est presque stratégique de vous garder éloignée des autres femmes, parce que cela vous empêche de partager vos histoires. Toutes ces accusations arrivent parce que tout le monde était isolé, personne ne parlait. Ils n’ont pas réalisé qu’il y avait des centaines de personnes avec des histoires similaires.”