Les Divas font leur show à l’Institut du monde arabe

Publié le par Leonard Desbrieres,

La chanteuse égyptienne Oum Kalsoum (Umm Kulthum) pose devant le Sphinx, le 01 mars 1967, au Caire.• Crédits : UPI / AFP – AFP

"Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida" se dévoile enfin et retrace le destin d’artistes exceptionnelles et d’icônes intemporelles.

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Le propre d’une diva n’est-il pas de se faire désirer ? Après des mois d’attente, l’Institut du monde arabe a enfin rouvert ses portes et dévoile une exposition passionnante qui s’annonce comme l’un des événements culturels de la saison. Jusqu’au 26 septembre prochain, “Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida” rend un hommage unique, dans un décor gigantesque et hypnotique, aux plus grandes artistes femmes de la musique et du cinéma arabe du XXe siècle et nous invite à un fascinant voyage dans l’espace et dans le temps.

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C’est en faisant des recherches pour une précédente exposition qu’Élodie Bouffard, commissaire de l’exposition avec Hanna Boghanim, a eu l’idée de rendre hommage à ces divas à la voix d’or. Alors qu’elle finalise “Hip-hop, du Bronx aux rues arabes”, elle se rend compte de l’importance de l’héritage de ces icônes dans la nouvelle génération d’artistes du Maghreb et d’Égypte. Il y a alors comme une évidence, celle de célébrer le parcours et les œuvres de ces femmes hors du commun.

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Étoiles adulées et icônes féministes

Reconstitution d’un salon littéraire d’époque, des loges des plus grandes divas, showroom bluffant comprenant certaines des plus belles robes de scène ou de tournage, immersion auditive bluffante, l’IMA a mis les petits plats dans les grands pour reconstituer cet univers envoûtant. L’exposition se déploie tout au long d’un parcours immersif impressionnant marqué par de nombreux temps forts. On découvre d’abord Le Caire cosmopolite des Années folles et son incroyable effervescence culturelle, berceau des pionnières et des avant-gardistes.

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Puis on célèbre les divas aux voix d’or que furent Oum Kalthoum, Warda, Fayrouz et Asmahan entre 1940 et 1970. On parcourt ensuite avec des étoiles dans les yeux les productions cinématographiques de “Nilwood” et le succès des comédies musicales égyptiennes qui consacrent les divas actrices telles que Laila Mourad, Samia Gamal ou encore la jeune Dalida. Plus contemporaine, la dernière partie met en valeur les regards d’artistes d’aujourd’hui sur ces divas dont l’héritage est une profonde source d’inspiration pour toute une nouvelle génération.

Photographes, vidéastes, plasticiens ou encore compositeurs : tous sont encore profondément marqués par le parcours et l’œuvre de ces icônes intemporelles.

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Mais l’exposition va bien au-delà de la simple rétrospective artistique. Si elle est d’abord une déclaration d’amour au talent de ces divas, elle est aussi une radiographie passionnante des profonds bouleversements qui ont secoué cette région du monde tout au long du XXe siècle.

À travers le destin de ces étoiles adulées par le public, elle met en lumière l’importance fondamentale de ces femmes dans l’évolution sociale du monde arabe. Figures de proue d’un féminisme qui se confronte à des sociétés fondamentalement patriarcales, moteurs du rêve panarabique, porte-voix de l’indépendance et de la décolonisation, ce sont des symboles qui rassemblent au-delà des frontières et des oppositions idéologiques et qui portent en elles un précieux idéal. 

Et pour aller plus loin, une riche programmation est mise en place autour de l’exposition. Concerts, conférences, projections de films et autres événements exceptionnels seront organisés jusqu’au 26 septembre pour célébrer autrement ces femmes d’exception.

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Informations pratiques : Du 19 mai au 26 septembre 2021 à l’Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris. Du mardi au vendredi : de 13 heures à 18 heures, le samedi et dimanche : de 10 heures à 19 heures.