Rap de rappeur, freestyle, rap technique… Bref, on a parlé de rap avec Limsa d’Aulnay

Publié le par Guillaume Narduzzi,

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L'artiste de la 75e session, qui a sorti son EP Logique Pt. 1 en juillet, s'apprête à lui donner une suite des plus prometteuses.

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Tu as fait ton retour cette année avec Logique, Pt. 1. C’était quoi tes objectifs avec ce projet ?
Que la critique soit cool et que ce soit reçu comme un bon projet. C’était ma principale ambition, mais aussi ma principale angoisse que j’arrive et qu’on me dise que je suis un mec chaud en freestyle mais incapable de faire un bon projet. J’ai réfléchi à la création de Logique Pt. 1 comme ça. En termes de chiffres, je n’avais aucune attente. J’ai une position particulière, je peux disparaître pendant deux ans.

Tu le considères comme ton premier projet ?
C’est malhonnête, mais ouais. J’ai sorti des petits trucs avant, mais je n’ai pas la même affection pour eux et je ne les ai pas travaillés de la même manière. Je n’avais pas les mêmes armes que maintenant. J’ai eu le temps de réfléchir à ma musique entre-temps, à comment faire un projet sans juste empiler des morceaux. Je voulais que ce soit cohérent dans le discours, musicalement et dans ce que je veux représenter.
À une époque où les rappeurs sont omniprésents, tu as adopté une stratégie inverse. Pourquoi ?
Je veux que ce soit de la musique qui reste. J’ai plein d’opportunités, de freestyler ou de faire des morceaux à droite à gauche, mais je n’ai pas envie. Je veux enfin mettre du respect sur ma musique, que je défende quelque chose d’important. J’essaie de moins m’éparpiller.

Quels avantages tu en tires ?
La liberté, ça fait toujours plaisir. Les seules contraintes que j’ai, ce sont les miennes : ne pas faire de la mauvaise musique.

“J’adore le rap. Il y a plein de mecs dans leurs interviews qui disent n’en avoir rien à foutre, pas moi. Mais j’ai jamais vu ça comme le truc principal de ma vie.”

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“Si t’arrives en 2020 en rappant comme Booba et Kaaris sur ‘Kalash’ ou comme Migos sur ‘Versace’, t’es un guignol.”

Pourquoi le cheminement a été si long jusqu’à Logique part. 1 ?
En 2018, j’ai commencé à me poser la question de savoir si j’allais faire un projet. J’étais dans l’optique de faire un dernier tour de piste, comme on dit. Histoire de me dire que si j’arrête demain, j’aurais au moins sorti un projet. J’ai eu le déclic après la Grünt de Sopico, j’ai reçu beaucoup d’amour après celle-là. Même les gars de la 75 d’ailleurs, je leur dois beaucoup. Ils m’ont toujours motivé, que ce soit humainement ou musicalement, même quand je n’étais pas prêt à l’entendre. Après, c’est toujours à mon rythme, j’ai eu le déclic en 2018 et c’est sorti en 2020 [rires]. Je ne suis pas un mec pressé, je suis à la cool. Maintenant, je me dis que ça aurait été vraiment bête de pas le faire.

Le rap a beaucoup évolué entre-temps. Comment toi tu t’es adapté ?
C’est vrai que c’est une musique qui évolue très vite. Ce qui est à la mode une année ne le sera pas la suivante, les codes, les flows et les instrus changent. Si t’arrives en 2020 en rappant comme Booba et Kaaris sur “Kalash” ou comme Migos sur “Versace”, t’es un guignol. Avant d’être un rappeur, je suis un auditeur et je m’imprègne de tout ça. Quand t’es jeune, tu digères moins bien ces influences. À 16 ans, tu veux rapper exactement pareil que ton rappeur préféré. Moi c’était Prodigy de Mobb Deep alors que je n’avais absolument pas les compétences pour le faire. Je pense qu’on est la somme des rappeurs qu’on a écoutés et des rappeurs avec qui on rappe. Avec la 75, on s’est beaucoup influencés entre nous sur certains trucs et on le ressent. Et ça nous a donné une vraie différence, personne ne se ressemble.
Pourquoi avoir mis ta ville dans ton nom de scène ?
Je kiffe les rappeurs qui ont un nom de famille. C’est un peu un titre de noblesse, Limsa d’Aulnay. Une petite particule, c’est stylé.
Tu as eu ta propre Grünt en début d’année, alors que c’est dans cette même émission que tu t’étais fait connaître.
Trop content mec. Mon histoire est liée à eux. J’étais comme un fou, j’ai essayé de bien faire. Elle a une drôle d’histoire cette Grünt. On devait la faire la semaine du 4 décembre, date de mon anniversaire. Mais il y avait la grève des transports, donc a reporté deux fois. Finalement, on est moitié moins que ce qu’on devait être, et là il y a des galères techniques. On devait commencer à 17 h 30 et on débute finalement à 21 h 40. Entre-temps, on a sifflé pas mal de rhum. Et ce moment d’attente a permis de créer une sorte d’alchimie entre les gens, de compétitivité saine. Je ne voulais pas que ça soit un freestyle entre potes. Chacun est au maximum de ce qu’il peut faire.

Qu’est-ce que tu gardes des freestyles ?
L’écriture. Ça m’a mis des bases pour faire des phases goleri, impactantes, etc. Mais je n’écris absolument pas de la même façon un morceau et un freestyle. Tu peux faire deux couplets monstrueux et finalement avoir une chanson pas très intéressante. J’espère être sorti de l’écriture de freestyleur. Mon projet, ce n’est pas du freestyle par exemple. Je voulais qu’on voie bien la différence, c’est deux métiers différents.

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“Ce n’est pas le plus intéressant dans la musique, la technique. Pourtant, on est tous passés par là en mode concours de bites, qui a la plus grosse.”

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“J’ai juste décidé de rapper ma vie, ce que je suis. Personne ne peut me voler ça.”

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