Il y a cinq ans, jour pour jour, Childish Gambino faisait trembler le monde avec This Is America

Publié le par Flavio Sillitti,

© SME/Youtube

Cinq ans après sa sortie, le clip politique et sanglant de This Is America, réalisé par Hiro Murai, offre la même claque.

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Dans un entrepôt désert, un homme s’avance, pieds nus, saisit une guitare et s’élance sur des riffs légers, tandis que les premières lignes solaires du morceau se font entendre : We just wanna party. Party just for you”. En arrière-plan, Donald Glover (aka Childish Gambino), torse nu, au corps imposant et au sourire étincelant, se dandine gaiement au rythme de la gratte, s’avance vers le guitariste, et lui tire une balle dans le crâne. This is America.

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Lorsque le clip débarque sur YouTube, le 6 mai 2018, dans la foulée de l’apparition de Childish Gambino sur le plateau de Saturday Night Live, le monde s’arrête. Ou plutôt, il se regarde dans une glace, douloureusement. Car c’est bien d’une certaine forme d’horreur et de chaos, reflet réaliste d’un racisme systémique mortel, qu’est fait ce court-métrage troublant, réalisé par Hiro Murai, collaborateur de longue date de l’artiste.

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Cinq ans après sa sortie, le clip de “This Is America” cumule plus de 870 millions de vues sur YouTube, et au vu des actualités de ces dernières années (ou même jours), son propos et ses images, d’une grande violence tant graphique que symbolique, offrent la même claque.

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D’abord imaginé comme un morceau humoristique en guise de clash contre Drake, “This is America” s’érige rapidement comme un objet abstrait et complexe, porteur des luttes du mouvement Black Lives Matter. Le clip, pour lequel le réalisateur confie s’être inspiré des univers de Darren Aronofsky (Mother!) et Fernando Meirelles (La Cité de Dieu), nous plonge dans un ballet cauchemardesque valsant de chorégraphies joyeuses à des passages d’une violence indicible.

En épluchant le fameux clip de “This Is America”, de nombreuses références, toutes plus politiques les unes que les autres, se révèlent : la protection absolue du port d’armes en Amérique, le voyeurisme digital, le racisme systémique à travers le cheval blanc de l’apocalypse ou des mouvements de danse en clin d’œil à l’afro-descendance.

Tant de signaux qui convergent vers le même message, car derrière le “This Is America” de Childish Gambino, qui décrit l’Amérique contemporaine, s’exprime surtout la triste réalité, toujours bien actuelle, d’être Noir·e dans cette Amérique. Un morceau coup-de-poing qui n’a pas fini de faire l’Histoire.

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