Everybody Wants Some, digne héritier du teen movie culte Dazed and Confused

Publié le par Ariane Nicolas,

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Flash-back

“Nous n’avons pas eu le droit de nous faire des high five sur le tournage, parce que Richard nous a dit : ‘Ouais, je n’ai pas high fivé avant 1982 ou 1983.’ La façon qu’il avait de se souvenir de tout était fantastique.” 

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Une certaine idée des Etats-Unis

Il y a dans les deux films, comme dans l’œuvre de Linklater en général, une bienveillance remarquable envers les personnages. Contrairement à la plupart des teen movies, qui font passer les jeunes pour des abrutis sans scrupules, le réalisateur les dépeint comme des êtres à la personnalité complexe, à la fois insouciants et graves, libres sans être encore accomplis, et voués à changer rapidement face aux circonstances qu’ils traversent : ces périodes de transition où le temps semble s’accélérer, tout en restant comme suspendu dans un moment d’éternité, dans la joie. 
Chez d’autres, les étudiants d’Everybody Wants Some étudieraient l’histoire des religions ou le cinéma français des années 1930. Linklater ne s’encombre pas de snobisme, ses personnages sont en fac de sport, spécialité baseball. Certains ont des têtes d’intello, d’autres de doux dingos, d’autres encore de dragueurs nés. Ils sont unis par leur amour du sport, loin des clichés sur les gros bras écervelés. Dans une interview à IndieWire, Richard Linklater explique :

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“Globalement, les joueurs de baseball ne sont pas des brutes. Bien sûr, ils sont empreints des mêmes questionnements liés à la virilité que n’importe qui d’autre, mais ils ne sont pas pires non plus. Il y a des joueurs de baseball vraiment intelligents. C’est un sport de gens qui réfléchissent.”

Esprit d’équipe

À la base, le scénario d’Everybody Wants Some devait s’écouler sur une année. Richard Linklater a préféré se concentrer sur le week-end d’avant-rentrée, où les premiers liens se nouent entre les futurs joueurs de l’équipe de baseball. Comme dans Dazed and Confused, c’est la dynamique de groupe, dans sa globalité et dans les interactions sous-jacentes qui s’y déploient, qui intéresse Linklater.
Si le baseball est aussi peu présent dans le film, c’est, dit-il, pour mieux se concentrer sur “les relations, les liens, l’ambiance, l’humeur, l’interaction, les frictions et les attitudes vantardes”, qui peuvent caractériser le milieu étudiant. À en croire ses acteurs, il a créé une atmosphère particulière sur le tournage, afin de faire passer à l’écran cette impression de cohésion au sein du groupe. Will Brittain témoigne :

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“Pour arriver à ce résultat, on s’est fait beaucoup de câlins.”