DJ Mehdi : 25 raretés compilées en une playlist hommage

Publié le par Louis Lepron,

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Vous pensiez connaître sur le bout des doigts DJ Mehdi ? Détrompez-vous : une playlist composée de 25 raretés du compositeur devrait vous faire découvrir quelques pépites oubliées, alors qu’il disparaissait voilà 7 ans. 

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Que reste-t-il de DJ Mehdi, sept ans après sa disparition ? Pendant une décennie, de son premier groupe Ideal J à ses collaborations avec 113 (“Les Princes de la ville”), Fabe (“Détournement de Son”) en passant par Carte Blanche, le producteur franco-tunisien n’a jamais arrêté de créer. Mais, souvent, on ne se souvient que des titres les plus iconiques, des collaborations les plus fortes.

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A contrario, Julien Sens, “fan de Mehdi depuis ses débuts”, a décidé de mettre la lumière sur ses productions les plus “rares”, celles qui ont été peu voire jamais commercialisées. En suivant à la note ses sorties, cet internaute contacté par Konbini a rassemblé 25 morceaux de DJ Mehdi, entre trouvailles sur Internet, hasard d’une cave d’un disquaire et demandes malines auprès du boss du label Ed Banger. Le résultat ? Une playlist qui va donner une idée complémentaire du talent du compositeur à la lueur de 25 pépites dont on avait oublié le nom.

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Une enquête musicale

Pour dénicher ces morceaux, Julien Sens s’est servi de la disco et des habitudes de DJ Mehdi. En 2002, il sort son premier album The Story of Espion. En parallèle, il publie sur son blog Lucky Peeps qu’il tenait avec sa femme Fafi des sons non commercialisés. On retrouve ainsi le rythmique “Black Flame”, la collaboration avec China pour “Sunshine of your Love” ou encore le très old school “The Call”. Julien les récupère aisément via le code source des pages.

Pour “Anissa”, c’est le hasard qui le guide chez un disquaire londonien. 50 centimes le vinyle “ultra collector”. Deux morceaux vont lui donner un peu plus de mal : s’ils faisaient partie de son tout premier EP Espion Le EP dévoilé en 2000, il retrouve la trace de “Spanish Harlem” et “Ulysse” en partant à la recherche de leurs vinyles.

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Il nous explique :

“Les vinyles étaient plus compliqués à trouver, alors j’ai dû ruser pour les avoir. J’avais repéré le sample du film Wild Style [un film américain dédié à la culture hip-hop sorti en 1982, ndlr] dans un des morceaux. À l’époque je faisais un stage en tant qu’attaché de presse chez Canal +.

Justement, on devait parler de la sortie du DVD du film. Du coup j’ai appelé Pedro Winter en baragouinant un prétexte un peu tordu pour lui dire qu’on souhaitait parler du disque de Mehdi et de son morceau samplant la production. Résultat, j’ai reçu trois exemplaires du vinyle. Désolé Pedro”.

Les morceaux “Go Fast”, “Electric”, “Never” et “Lasts”, Julien les déterre assez facilement via le DVD d’un projet de DJ Mehdi pour le moins peu ordinaire. Il s’agit d’une expérience du beatmaker avec Alex Wise et Jay One.

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“Ils se sont amusés à s’enfermer tous les trois pendants cinq jours dans une pièce blanche avec pour objectif de s’inspirer mutuellement pour créer. Chaque jour, le mur était remis à blanc, chaque jour Mehdi repartait de zéro.

Avec sa MPC, il observait les deux peintres puis composait un morceau qui à son tour inspirait les peintres… De là ils en ont sorti un DVD qui n’a pas dû traîner dans le commerce et que j’ai récupéré lors d’une soirée vernissage qu’ils ont fait pour l’occasion”.

Pour Julien, “DJ Crew”, une composition réalisée pour le collectif Double H et disponible sur le vinyle de l’album, est l’une de ses instrus préférées. C’était “à l’époque de Story of Espion où il aimait s’entourer d’autres musiciens, et notamment là les violons de Marie-Jeanne Serero”. La suite des morceaux est une longue chasse au trésor : “Miss Ann Blues” ? Sur la compilation Dee Nasty présente Le diamant est éternel. “The Killer” avec Espion ? Chopé sur une compilation Versatile datée de 2001.

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Aussi, Julien s’est intéressé à des interludes trouvées ici et là sur des albums du colletif de rap Mafia K’1 Fry ou Karlito (son album Contenu sous pression a été produit par DJ Mehdi). Et à la 24ème piste, un morceau collaboratif, “White Room”, commercialisé en 2002 sur le vinyle Bootleggers with Respect. Il est le produit de Feadz, Busy P et Mehdi qui “s’amusaient à remixer des classiques avec là une version de Mehdi du groupe Cream”, comme le précise Julien.

Deux regrets ont pourtant empêché le passionné du compositeur d’arriver à ses fins. Le premier est un remix de Daft Punk jamais sorti. Son nom ? “Aerodynamic”. Dans une courte vidéo disponible sur YouTube, on peut voir DJ Mehdi s’amuser avec le titre culte du duo français. Le deuxième n’est autre que l’instrumentale de “On s’habitue” de Rocé, “l’un des meilleurs morceaux de Mehdi”.

Quoi qu’il en soit, le travail n’est pas terminé : la longue liste de collaborations que DJ Mehdi a réalisées avec Manu Key, Pedro Winter ou Kery James implique des dizaines de morceaux jamais entendus, des maquettes disparues ou des bouts de pistes inédites. 

Une discographie que Julien résume avec ces mots :

“Mehdi, c’est un beat reconnaissable en une seconde. Il avait vraiment sa patte, ces montées progressives de nappes, des sons chelous, des samples pas vraiment mélodiques que personne n’aurait eu l’idée d’utiliser et qui pourtant donnent cette texture étrange et moderne à ses sons”.

Article originellement publié le 13 septembre 2015, et mis à jour le 13 septembre 2018.