En 2021, le cinéma français s’en est plutôt bien sorti face à la pandémie

Publié le par Lucille Bion,

Avec près de 100 millions de spectateurs cette année, le cinéma français a mieux gardé le cap que les autres.

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Des montagnes russes et un happy end : les cinémas français ont renoué avec le public en cette fin d’année 2021, au terme de laquelle ils ont limité la casse et attiré près de 100 millions de spectateurs. En dépit de la pandémie, les salles obscures ont enregistré 96 millions d’entrées sur l’année, selon les chiffres dévoilés par le Centre national de la cinématographie (CNC).

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Une hausse de 47 % par rapport à 2020, mais très loin des 213 millions d’entrées de 2019, dernière année avant le Covid, qui marquait un record en plus d’un demi-siècle. Mais les chiffres sont difficilement comparables d’une année sur l’autre : en 2021, les salles de cinéma sont restées fermées jusqu’au 19 mai, puis soumises à des jauges et couvre-feu, et enfin à la présentation du pass sanitaire.

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Sur les seuls mois d’ouverture, le repli de la fréquentation n’est que d’un quart (-23 %) par rapport à la même période de 2019, note le CNC. Et surtout, “la dynamique de reprise s’est accentuée en fin d’année”. L’année s’est même terminée en feu d’artifice, portée par la performance de Spider-Man, dont les dernières aventures, No Way Home, sorties le 15 décembre, ont pris la tête du classement annuel. Sur le seul mois de décembre, la fréquentation des cinémas est “proche de la normale”, relève le CNC.

Au niveau international, la France semble tirer son épingle du jeu, avec la baisse de fréquentation “la moins importante parmi les cinq grands pays européens”, selon des données de la société spécialisée Comscore, cités par le CNC. La baisse “est également moins importante que celle observée aux États-Unis”.

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Kaamelott et Spider-Man

Dans le détail, l’année a été marquée par une performance du cinéma français (4 entrées sur 10), tiré par Kaamelott : Premier volet, Bac Nord et Les Tuche 4. Les films américains (avec les locomotives Spider-Man, James Bond et Dune) attirent un tout petit peu plus, mais l’écart est l’un des plus faibles observés ces dix dernières années.

“Un effet positif de la crise”, souligne auprès de l’AFP Magali Valente, directrice du cinéma au CNC, mais dont rien ne permet encore de dire qu’il sera pérenne. Ces chiffres sont un soulagement pour les salles de cinéma, qui reconnaissent avoir été soutenues par les pouvoirs publics pendant la pandémie, mais ont tout de même essuyé “une seconde année difficile” selon la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).

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Elles décrivent une année en montagnes russes : après 138 jours de fermeture, une Fête du cinéma qui a connu son meilleur résultat depuis cinq ans, puis une chute spectaculaire de la fréquentation après la mise en place du pass sanitaire, et une fin d’année qualifiée “d’exceptionnelle”. Au final, la FNCF se félicite que les “spectateurs [aient été] plus fidèles que jamais au cinéma en salle”, et d’un public “plus jeune et plus populaire”.

L’embouteillage de films, tant redouté par les professionnels, n’a pas eu lieu, souligne Comscore : “Il n’y a pas eu de phénomène d’engorgement”, malgré le retour des studios américains. Cependant, la fréquentation est davantage concentrée qu’avant la pandémie sur les plus gros films : les trente premiers titres ont représenté une entrée sur deux, note Comscore.

Un chiffre qui reflète l’inquiétude de certains professionnels que les films moins grand public ne parviennent plus à sortir de l’ombre des grosses productions. Très nombreux en même temps à l’affiche, certains films “intermédiaires” français se sont ainsi marché sur les pieds. “Nous restons attentifs à ce que tous les films puissent rencontrer leur public”, a assuré le président du CNC Dominique Boutonnat, espérant aboutir à une “régulation” autour de ce sujet “au cours du premier trimestre”.

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Konbini avec AFP