“Elvis Presley était raciste” : Quincy Jones se lâche sur le roi du rock’n’roll

Publié le par Aurélien Chapuis,

Le compositeur mythique raconte pourquoi il ne voulait pas travailler avec Elvis et envoie des missiles sur nombre de ses pairs.

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Le musicien et producteur Quincy Jones a l’habitude de parler beaucoup, et souvent avant de réfléchir aux conséquences. Trois ans après l’intervention de ses filles lors de certaines interviews plutôt compliquées à assumer, la légende de 88 ans a eu une nouvelle conversation sans filtre avec The Hollywood Reporter, tirant à la sulfateuse sur plusieurs de ses pairs. Ainsi Quincy y déplore les tendances héroïnomanes de Charlie Parker et Billie Holiday, ou se remémore affectueusement le “derrière” de Marie Osmond. Mais le plus cru reste quand il explique pourquoi il a refusé de travailler avec Elvis Presley : “Il était raciste.” Simple, efficace.

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Le sujet des préjugés d’Elvis est issu d’une conversation plus large sur Michael Jackson. Quincy a ainsi rappelé comment Michael Jackson avait étudié de nombreux artistes afin de préparer sa prestation pour la comédie musicale The Wiz en 1978. Quincy dit alors : “Il savait comment faire ses devoirs, en copiant la plupart du temps, que ce soit Fred Astaire et Gene Kelly ou n’importe qui, James Brown. Il faisait aussi des copies d’Elvis. ‘Le roi de la pop’.” Ouch…

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Le journaliste Seth Abramovitch demande alors si Quincy a déjà collaboré avec Elvis. “Non. Je n’aurais jamais pu travailler avec lui, répond-il. Je composais pour le chef d’orchestre Tommy Dorsey à l’époque, dans les années 1950. Et un jour, Elvis est venu, et il a dit à Tommy : ‘Je ne veux pas jouer avec lui.’ C’est un p*tain de raciste. Je vais m’arrêter là.”

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D’autres de ses pairs prennent aussi cher

Comme d’habitude avec Quincy Jones, cette remarque peut être soumise à quelques réserves : ensuite, il parle d’Otis Blackwell qui aurait été le coach d’Elvis pendant toutes ces années. Or Otis est noir. Mais même cette anecdote porte à confusion, car Otis Blackwell a annoncé chez David Letterman en 1987 qu’il n’avait jamais rencontré Elvis de toute sa vie.

L’histoire est donc assez floue, mais Quincy Jones continue tout de même à parler du racisme d’autres personnalités avec qui il a pu travailler, comme l’auteur Truman Capote. En effet alors qu’il réalisait la bande-son du film De sang-froid tiré du livre de Truman, l’auteur a appelé le réalisateur Richard Brooks pour lui demander pourquoi la musique était composée par un noir “alors qu’il n’y avait aucune personne de couleur dans le film”. Très en colère, Richard Brooks l’envoya paître et, au bout du compte, cette bande-son fut nommée aux Oscars.

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Même si ses paroles sont brutes de décoffrage et toujours sujettes à controverse, Quincy Jones laisse transparaître à chaque prise de parole son dur combat pour se faire respecter au milieu du siècle dernier dans les grands studios de Hollywood. Ça vaut bien quelques insultes afin d’écorner un petit peu les légendes de la musique sur leur piédestal.